(Mythologie) dieu des Egyptiens ; il était représenté avec une tête de chien, et tenant un sistre d'une main et un caducée de l'autre. Voyez dans Moréri les conjectures différentes qu'on a formées sur l'origine et la figure bizarre de ce dieu. Cynopolis fut bâtie en son honneur, et l'on y nourrissait des chiens appelés les chiens sacrés. Les Chrétiens et les Payens même se sont égayés sur le compte d'Anubis. Apulée et Jamblique ont parlé fort indécemment de la confrairie d'Isis et d'Anubis. Eusebe nomme Anubis, Mercure Anubis, et avec raison ; car il y a bien de l'apparence que le Mercure des Grecs et l'Anubis des Egyptiens ont été le même dieu. Les Romains qui avaient l'excellente politique d'admettre les dieux des peuples qu'ils avaient vaincus, lui souffrirent des prêtres : mais ces prêtres firent une mauvaise fin. Ils se prêtèrent à la passion qu'un jeune chevalier Romain avait conçue pour une dame Romaine qu'il avait attaquée inutilement par des soins et par des présents : Pauline, c'est le nom de la Romaine, avait malheureusement de la dévotion à Anubis ; les prêtres corrompus par Mundus, c'est le nom du chevalier, lui persuadèrent qu'Anubis avait des desseins sur elle. Pauline en fut très-flattée, et se rendit la nuit dans le temple, où elle trouva mieux qu'un dieu à tête de chien. Mundus ne put se taire ; il rappela dans la suite à Pauline quelques particularités de la nuit du temple, sur lesquelles il ne lui fut pas difficîle de conjecturer que Mundus avait joué le rôle d'Anubis. Pauline s'en plaignit à son mari, et son mari à l'empereur Tibere, qui prit très-mal cette aventure. Les prêtres furent crucifiés, le temple d'Isis ruiné, et sa statue et celle d'Anubis jetées dans le Tibre. Les empereurs et les grands de Rome se plurent longtemps à se métamorphoser en Anubis ; et Volusius sénateur romain, échappa à la proscription des triumvirs sous ce déguisement.