(Hist. milit. des Turcs) on entend par ces deux mots ziamet & timar, de certains fonds de terre, dont les conquérans turcs ont dépouillé le clergé, la noblesse, & les particuliers du pays, qu'ils ont pris sur les Chrétiens. Ces sortes de terre ayant été confisquées au profit du grand-seigneur, il les a destinées à la subsistance d'un cavalier de la milice, appellé zaïm ou timariot : car zaïm ou timariot est le nom de la personne, & ziamet ou timar le nom de la terre.
Le ziamet ne differe du timar, que parce qu'il est d'un plus grand revenu, car il n'y a point de ziamet qui vaille moins de 20 mille aspres de rente : ce qui est au-dessous n'a que le titre de timar. Le sieur Besguier juge que le mot ziamet vient de l'arabe ; car, dit-il, zaïm signifie en arabe, un seigneur, un commandant, qui conduit un certain nombre d'hommes dont il est le maître. Quant au mot timar, il le dérive du grec , qui signifie honneur, parce que ces récompenses se donnoient pour honorer la vertu des soldats. Les Grecs appelloient ces marques d'honneur , & appelloient ceux qui en étoient honorés . Les Turcs ont emprunté ces mots des Grecs, & se les sont appropriés avec peu de changement : car au lieu de timarion, ils disent timar, en retranchant la terminaison grecque.
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