(Histoire moderne d'Allemagne) c'est le nom allemand qu'on donne à Vienne à l'ancienne fête de l'hôte ou de l'hôtesse. L'empereur Léopold renouvella pour Pierre le grand cette fête qui n'avait point été en usage pendant son règne. L'auteur de l'histoire de l'empire de Russie sous Pierre le grand, n'a point dédaigné de décrire la manière dont le wurtchafft se célébra.

" L'empereur est l'hôtelier, l'impératrice l'hôte lière, le roi des Romains, les archiducs, les archiduchesses sont d'ordinaire les aides, et reçoivent dans l'hôtellerie toutes les nations vêtues à la plus ancienne mode de leur pays : ceux qui sont appelés à la fête, tirent au sort des billets. Sur chacun de ces billets est écrit le nom de la nation et de la condition qu'on doit représenter. L'un a un billet de mandarin chinois, l'autre de mirza tartare, de satrape persan, ou de sénateur romain ; une princesse tire un billet de jardinière ou de laitière ; un prince est paysan ou soldat. On forme des danses convenables à tous ces caractères. L'hôte et l'hôtesse et sa famille servent à table.

Telle est l'ancienne institution : mais dans cette occasion le roi des Romains Joseph et la comtesse de Traun représentèrent les anciens Egyptiens : l'archiduc Charles et la comtesse de Walstein figuraient les Flamands du temps de Charles-quint. L'archiduchesse Marie-Elisabeth et le comte de Traun étaient en tartares ; l'archiduchesse Josephine avec le comte de Vorkla étaient à la persane ; l'archiduchesse Marie-Anne et le prince Maximilien de Hanovre en paysans de la Nord-Hollande. Pierre s'habilla en paysan de Frise, et on ne lui adressa la parole qu'en cette qualité, en lui parlant toujours du grand czar de Russie. Ce sont de très-petites particularités ; mais, dit M. de Voltaire, ce qui rappelle les anciennes mœurs, peut à quelques égards mériter qu'on en parle dans l'histoire. " (D.J.)