Dans un sens plus général, les apôtres ont donné aux premiers chrétiens le nom d'élus, parce qu'ils avaient reçu la grâce de la vocation au Christianisme. Voyez VOCATION. Chambers. (G)

ELU, adj. (Jurisprudence) est celui qui est choisi pour remplir quelque place, ou pour recueillir une succession.

Celui qui achète pour autrui, déclare que c'est pour son ami élu ou à élire. Voyez ELECTION EN AMI.

ELUS SUR LE FAIT DE L'AIDE, étaient ceux qui étaient choisis par les états, pour asseoir et faire lever les aides et autres subsides accordés au roi par les états. Voyez ci-devant ELECTION.

ELU CLERC. Voyez ci-après ELU DU CLERGE.

ELU DU CLERGE ou POUR LE CLERGE, était une personne choisie par le clergé de France, dans son ordre, pour asseoir et faire lever sur tous les membres du clergé, la part que chacun d'eux devait supporter des aides et autres subventions que le clergé payait au roi dans les besoins extraordinaires de l'état, de même que la noblesse et le peuple. Voyez ce qui en est dit ci-devant au mot ELECTIONS, et ce qui sera dit au mot ETATS.

ELU, ou Conseiller d'une élection, est un des juges qui font la fonction de conseillers dans les tribunaux appelés élections. On donne aussi quelquefois le nom d'élus à tous les officiers de ces tribunaux, c'est-à-dire au président, lieutenant, et assesseur, de même qu'aux conseillers. Voyez ci-devant ELECTIONS.

ELUS CONSEILLERS DE LA MAREE. Voyez ELUS DE LA MAREE.

ELUS CONSEILLERS DE VILLE : ils sont nommés élus dans des privilèges de Macon, accordés par Philippe de Valais en Février 1346 ; ils sont aussi ailleurs nommés prudhommes et élus.

ELUS DES DECIMES, étaient les mêmes que les élus du clergé : ils faisaient l'assiette et répartition des décimes et autres subventions payées par le clergé. Voyez DECIMES et ELECTIONS.

ELU ECCLESIASTIQUE, était celui qui était choisi par le clergé. Voyez ci-devant ELU DU CLERGE.

ELUS ou ECHEVINS, ces termes étaient autrefois synonymes en quelques provinces.

ELUS DES ELECTIONS. Voyez ELECTIONS.

ELUS DES ETATS, c'est-à-dire ceux qui sont élus par les états généraux du royaume ou d'une province, pour faire l'assiette et répartition des impositions que le pays doit porter. Voyez ELECTIONS et ETATS.

ELUS SUR LE FAIT DES FINANCES DES AIDES, étaient les mêmes que les élus sur le fait de l'aide.

ELUS SUR LE FAIT DES GABELLES : on donnait quelquefois ce nom aux premiers préposés qui furent établis pour avoir l'intendance de la gabelle du sel, parce qu'ils étaient mis par élection des trois états, de même que les élus des aides et des tailles : on les appela depuis grénetiers-contrôleurs de la gabelle, etc. ou officiers des greniers à sel.

ELUS GENERAUX ; on donnait quelquefois ce nom à ceux qui étaient élus par les états généraux du royaume ou d'une province, ou aux généraux des aides qui étaient élus par les trois états ; dans les derniers temps on donnait ce nom aux élus de chaque diocèse, pour les distinguer des élus particuliers qu'ils commettaient dans chaque ville. Voyez ELECTIONS.

ELUS SUR LE FAIT DE LA GUERRE, dans quelques ordonnances ils sont ainsi appelés, par abréviation de ces termes, élus sur le fait de l'aide ordonnée pour la guerre.

ELUS SUR LE FAIT DE L'IMPOSITION FORAINE, étaient les personnes élues par les états, qui faisaient l'assiette et levée de l'imposition foraine. Il en est parlé dans un règlement de Charles V, du 13 Juillet 1376, et dans des lettres du 15 Novembre 1378. Voyez ELECTIONS.

ELUS DES JUIFS, étaient une ou deux personnes que les Juifs demeurants en France choisissaient entr'eux, suivant la permission que le roi Jean leur en avait donnée au mois de Mars 1360, pour ordonner faire asseoir et imposer tailles ou cueillettes, comme bon leur semblerait, pour fournir à leurs dépenses communes.

ELUS LAÏCS, étaient ceux qui étaient choisis par la noblesse et par le tiers état, pour ordonner de l'assiete et levée des aides et autres impositions avec l'élu du clergé. Voyez ELECTIONS.

ELUS DE LA MAREE ou CONSEILLERS, c'est ainsi que le conseil des marchands forains de marée est qualifié dans les anciennes ordonnances, notamment dans des lettres de Charles V, du 20 Juin 1369 ; c'étaient eux qui mettaient par élection les vendeurs de marée. Voyez le tr. de la Police de la Mare, tome III. liv. V. ch. Ve

ELUS DE MER. Voyez ELUS DE LA MAREE.

ELUS DES METIERS, c'étaient les jurés de chaque métier, que l'on appelait ainsi dans quelques villes, comme à Tournay où il y en avait trois dans chaque métier ; il en est parlé dans des lettres de Charles V. du 7 Février 1365.

ELUS SUR LE FAIT DES MONNOIES, furent établis en conséquence d'une ordonnance du roi Jean, du 28 Décembre 1355 ; ils étaient différents de ceux qui furent établis pour les aides par la même ordonnance.

ELUS SUR LE FAIT DES OCTROIS ou TAILLES DES VILLES. Voyez ce qui en est dit ci-devant au mot ELECTIONS, à l'occasion de l'ordonnance du mois de Mars 1331, pour la ville de Laon.

ELUS PARTICULIERS, étaient d'abord les lieutenans ou commis des élus de chaque diocèse, ils furent ensuite érigés en titre d'office : mais ces élus particuliers ont été réunis aux élus généraux. Voyez ELECTIONS.

ELUS DES POISSONNIERS DE LA MAREE FRAICHE, c'est le titre que l'on donnait en 1551 aux élus des marchands de marée. Voyez ELUS DE LA MAREE, et la Mare, à l'endroit cité.

ELU DE LA PROVINCE, était une personne choisie par une province, pour ordonner de l'assiete et levée des tailles. Voyez ce qui en est dit au mot ELECTION.

ELUS ou PRUDHOMMES, ces termes étaient autrefois souvent conjoints et synonymes, pour désigner des échevins ou conseillers de ville, des élus ou députés sur le fait des aides ou autres impositions, des jurés de chaque métier.

ELUS SUR LE FAIT DES SUBSIDES : quelques ordonnances donnent ce titre à ceux qui étaient élus par les états pour faire asseoir et lever les aides, tailles, et autres subsides. Voyez les lettres de Charles V. du 2 Septembre 1370, ordonnances de la troisième race.

ELUS POUR LES TAILLES, étaient les personnes choisies par les états en conséquence de l'ordonnance de S. Louis, pour faire asseoir et lever la taille. Voyez ELECTION.

ELUS POUR LES TAILLES DES VILLES ou POUR LES OCTROIS. Voyez au mot ELECTIONS ce qui en est dit à l'occasion du mois de Mars 1331, pour la ville de Laon. (A)