ou CANNIBALES, sauvages insulaires de l'Amérique, qui possèdent une partie des îles Antilles. Ils sont en général tristes, rêveurs et paresseux, mais d'une bonne constitution, vivant communément un siècle. Ils vont nuds, leur teint est olivâtre. Ils n'emmaillotent point leurs enfants, qui dès l'âge de quatre mois marchent à quatre pattes ; et en prennent l'habitude au point de courir de cette façon, quand ils sont plus âgés, aussi vite qu'un européen avec ses deux jambes. Ils ont plusieurs femmes, qui ne sont point jalouses les unes des autres ; ce que Montagne regarde comme un miracle dans son chapitre sur ce peuple. Elles accouchent sans peine, et dès le lendemain vaquent à leurs occupations ; le mari garde le lit, et fait diete pour elles pendant plusieurs jours. Ils mangent leurs prisonniers rôtis, et en envoyent des morceaux à leurs amis. Ils croient un premier homme nommé Longuo, qui descendit du ciel tout fait ; et les premiers habitants de la terre, suivant eux, sortirent de son énorme nombril au moyen d'une incision. Ils adorent des dieux et des diables, et croient l'immortalité de l'âme. Quand un d'entr'eux meurt, on tue son negre, pour qu'il aille le servir dans l'autre monde. Ils sont fort adroits à tirer de l'arc ; leurs flèches sont faites d'un bois empoisonné, taillées de façon qu'on ne peut les retirer du corps sans déchirer la plaie ; et elles sont arrosées d'un venin très-dangereux, fait avec le suc du mancenillier. Voyez SAUVAGES.