Chimie

ou DISSOUT, (Chimie) corps dissous ou corps uni chimiquement à un autre corps appelé menstrue dans le langage ordinaire.

Dans le langage chimique rectifié, la qualité de menstrue et celle de corps dissous n'existent plus : la vertu menstruelle et la vertu soluble ne sont plus qu'une seule propriété également inhérente dans les deux sujets d'une dissolution, savoir la miscibilité. Voyez MISCIBILITE.

(Chimie) La distillation est une opération chimique qui consiste à détacher par le moyen du feu, de certaines matières renfermées dans des vaisseaux, des vapeurs ou des liqueurs, et à retenir ces dernières substances dans un vaisseau particulier destiné à les recevoir.

Les substances séparées du corps soumis à la distillation, sont connues dans l'art sous le nom de produits ; et la partie la plus fixe de ce corps, celle qui n'a pas été déplacée par le feu, sous celui de résidu : c'est celle-ci que les anciens Chimistes désignaient par le nom de caput mortuum (voyez CAPUT MORTUUM. ). Il parait qu'on se ferait une idée plus exacte des effets de la distillation, si on mettait le résidu au rang de ses produits : je le considère toujours sous ce point de vue, et je l'appelle produit fixe ; j'appelle les premiers produits mobiles. Au reste il n'est pas essentiel à une distillation de laisser un résidu, elle peut séparer un corps en divers produits tous volatils ; c'est ce qui arrive dans la distillation d'une résine pure. Voyez RESINE.

(Chimie) le corps doux est une substance particulière qui constitue une espèce dans la classe des corps que les Chimistes appellent muqueux. Voyez MUQUEUX.

Ces corps doux sont le miel, la pulpe ou le suc de plusieurs fruits, comme de casse, de certains pruneaux, de raisins, de poires, de pommes, etc. le suc de quelques plantes, des cannes à sucre, de toutes les graminées, de celui de quelques racines, comme des bettes blanches et rouges, des panais, etc. les semences farineuses germées, certains sucs concrets ramassés sur les feuilles de quelques arbres, tels que la manne, le sucre de l'érable, etc. le suc tiré par incision du même arbre, celui du palmier, etc. en un mot, toutes les matières végétales propres à produire sur l'organe du goût la même saveur qu'excitent celles que nous venons de nommer. Nous disons à dessein végétales, parce que les substances animales, dont le goût est le plus analogue à celui des corps doux végétaux, diffèrent pourtant sensiblement de ceux-ci, même par la saveur : le lait, par exemple, dont la douceur est passée en proverbe, ne produit pas la saveur douce exquise ou sans mélange d'autre saveur ; la saveur du lait participe au contraire de deux autres ; la fadeur et le gras ou onctueux, pingue. Voyez SAVEUR.

S. f. (Chimie) La dulcification est une opération par laquelle on a prétendu tempérer l'activité des acides minéraux, par le moyen de l'esprit-de-vin.

Les acides ainsi corrigés s'appellent acides dulcifiés ; quelques anciens leur ont donné le nom d'aqua temperata.

S. m. (Docimasie) phénomène par lequel de petits grains d'argent se détachent d'un bouton d'essai, et sont poussés au loin. Cet inconvénient a lieu quand on le retire de dessous le moufle immédiatement après son éclair ; et il vient de ce que l'air frappant le bouton, refroidit et condense sa surface, qui se resserrant sur elle-même, force l'argent qu'elle renferme de jaillir par la compression qu'elle lui fait éprouver. On juge bien que cet accident rend l'essai faux. Voyez ESSAI. Article de M. DE VILLIERS.