S. f. (Philosophie, Logique et Métaphysique) L'opinion ou le sentiment intérieur que nous avons nous-mêmes de ce que nous faisons ; c'est ce que les Anglais expriment par le mot de consciousness, qu'on ne peut rendre en français qu'en le périphrasant.
Puisque, de l'aveu de tout le monde, il y a dans l'âme des perceptions qui n'y sont pas à son insu ; ce sentiment qui lui en donne la connaissance, et qui l'avertit du moins d'une partie de ce qui se passe en elle, M. l'abbé de Condillac l'appelle avec raison conscience. Si, comme le veut Locke, l'âme n'a point de perceptions dont elle ne prenne connaissance, en sorte qu'il y ait contradiction qu'une perception ne lui soit pas connue, la perception et la conscience doivent être prises pour une seule et même opération. Si au contraire il y a dans l'âme des perceptions dont elle ne prend jamais connaissance, ainsi que les Cartésiens, les Mallebranchistes et les Leibnitiens le prétendent, la conscience et la perception sont deux opérations très-distinctes. Le sentiment de Locke semble le mieux fondé ; car il ne parait pas qu'il y ait des perceptions dont l'âme ne prenne quelque connaissance plus ou moins forte ; d'où il résulte que la perception et la conscience ne sont réellement qu'une même opération sous deux noms. Entant qu'on ne considère cette opération que comme une impression dans l'âme, on peut lui conserver le nom de perception ; et entant qu'elle avertit l'âme de sa présence, on peut lui donner celui de conscience. Article de M(
D.J.)
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