S. f. (Figure de diction) ce mot est grec, et signifie division, , divisio de , divido. La diérese est donc une figure qui se fait lorsque par une liberté autorisée par l'usage d'une langue, un poète qui a besoin d'une syllabe de plus pour faire son vers, divise sans façon en deux syllabes les lettres qui dans le langage ordinaire n'en font qu'une. O ! vous qui aspirez à l'honneur de bien scander les vers latins, dit le docte Despautère, apprenez bien ce que c'est que la diérese, cette figure, qui d'une seule syllabe, a la vertu d'en faire deux : hé, n'est-ce pas par la puissance de cette figure que Horace a fait trois syllabes de silvae, qui régulièrement n'est que de deux ?
adj. (Grammaire) qui se fait distinguer par quelque qualité peu commune. Il se dit des choses et des personnes, et se prend tantôt en bonne, tantôt en mauvaise part : ce fut un scélérat insigne ; après avoir été longtemps mon ami, il inventa contre moi une calomnie insigne qui lui fit perdre ses amis, et qui éloigna de lui les indifférents à qui mon innocence fut connue. César s'est signalé par sa valeur, Socrate par sa vertu, Sulli rendit à la nation un service insigne, par le bon ordre qu'il introduisit dans les finances. Ce fut en lui une marque insigne d'un grand jugement, que d'avoir tout rapporté à la population et à l'agriculture ; et ceux qui s'écartèrent dans la suite de ces principes, et tournèrent leurs vues du côté des traitants et des manufacturiers, prirent l'accessoire pour le principal.