Chirurgie

S. f. (Chirurgie) terme général qui signifie un affaissement de plusieurs pièces du crane qui a été fracassé par quelque coup violent.

Les médecins grecs distinguent trois espèces d'enfonçures du crane ; savoir, l'ecpiesme, l'engisome, et le camarose. L'ecpiesme que les François appellent enfonçure avec esquilles, est une enfonçure du crane, où les esquilles piquent et blessent la dure mère. L'engisome nommée par nos Chirurgiens embarrure, est une enfonçure de quelques esquilles détachées, qui s'insinuent entre le crane et la dure-mère. Le camarose, que nous appelons vouture, est une enfonçure de quelques pièces d'os, dont le milieu s'élève et forme une espèce de voute. Il est nécessaire de connaître la différente signification de ces termes de l'art, pour entendre les auteurs grecs et français, lorsqu'ils emploient les uns ou les autres dans leurs écrits, en parlant des diverses blessures du crane ; il est vrai que la connaissance des mots ne fait pas la science, mais elle y conduit, elle y sert d'entrée. Article de M(D.J.)

S. m. (Chirurgie) espèce de fracture du crane, dans laquelle l'une des deux extrémités de l'os fracturé avance intérieurement sur la dure-mère, et l'autre extrémité s'élève extérieurement faisant le pont-levis. Dans ce cas si l'on a pu avec des pincettes convenables faire l'extraction de la pièce d'os, on traite le trepan accidentel comme s'il était artificiel, ayant soin d'emporter avec le couteau lenticulaire toutes les inégalités contre lesquelles la dure-mère pourrait heurter dans les mouvements que le cerveau lui imprime : si au contraire la portion d'os engagée sous le crane, et pressant la dure-mère, formait une embarrure, il faudrait appliquer une couronne de trépan, et même en multiplier l'application, s'il était nécessaire, pour dégager cette pièce d'os et en permettre l'extraction. Voyez EMBARRURE et TREPAN. (Y)
ÉE, adj. terme de Chirurgie, ce qui est renfermé dans un kiste, c'est-à-dire dans une membrane ou issue en forme de poche. On appelle tumeurs enkistées, abcès enkistés, des tumeurs et des abcès qui sont enveloppés d'une membrane : tels sont l'athéome, le méliceris, le stéatome, etc. Ce mot est formé du grec , in, en, dans, et de , cystis, sac, vessie.

La membrane qui fait cette poche n'est pas nouvellement formée dans la partie, comme on pourrait le déduire de la théorie de quelques auteurs sur cette maladie. On connait un tissu folléculeux qui sépare toutes les parties les unes des autres, et qui en est le lien. S'il se fait un amas contre nature d'une humeur quelconque dans une de ces cellules, par son accroissement il étendra les parois de cette cellule, et les collera aux parois membraneuses des cellules circonvoisines qu'il oblitérera. C'est ainsi que commence le kiste, toujours formé par la cohérence de plusieurs feuillets de la membrane cellulaire. A mesure que la tumeur augmente, la poche membraneuse s'épaissit par la réunion d'un plus grand nombre de feuillets. Le kiste est formé de la substance préexistente de la partie. Ces connaissances justifient le dogme pratique des anciens. L'expérience, qui est la même dans tous les siècles aux yeux des bons observateurs, leur avait montré que pour la guérison de ces sortes de tumeurs, il ne fallait pas se contenter de les ouvrir, mais qu'il fallait extirper la poche ou sac qui renfermait la matière. Pour y parvenir, on fait communément une incision cruciale aux téguments de la tumeur ; on les disseque sans intéresser le kiste, qu'on emporte en totalité, s'il est possible. Ses adhérences à quelques parties qu'il serait important de ménager, est une raison pour s'abstenir d'une dissection trop recherchée. Alors on attend de la suppuration, la chute ou plutôt le détachement de la portion membraneuse qui reste du kiste. Quand les humeurs enkistées sont d'un volume considérable, l'extirpation, suivant la méthode décrite, ferait une plaie énorme. Si le kiste n'est pas trop épais, on peut, par un procédé plus doux, se contenter de fendre la tumeur des deux côtés, et de passer une bandelette de linge effilé en forme de séton, d'une ouverture à l'autre, pour conduire dans tout le trajet les médicaments nécessaires pour faire suppurer le kiste.

S. f. (Chirurgie) division de continuité qui se fait avec les instruments tranchans, tant sur les parties dures que sur les parties molles.

Les anciens ont distingué cinq manières de faire une entamure sur les parties dures ; savoir en trouant ou trépanant, en raclant, en sciant, en limant, et en coupant.

On troue ou on trépane avec un instrument tranchant en forme de scie ronde, appelée trépan. On racle avec un instrument nommé rugine ; cette opération emporte la superficie des os corrompus, ce qui rend plus prompt l'effet des remèdes appliqués. On scie les os des membres qu'on doit amputer. On lime les dents pour les séparer, pour les rendre égales, et pour en emporter la carie. On coupe avec des tenailles incisives les extrémités des os cassés, dont les pointes peuvent piquer certaines parties. On coupe les os mêmes dans leur continuité, lorsqu'on ne peut les scier, ou les séparer dans leur contiguité. Voyez TREPAN, RUGINE, SCIE, LIME, et TENAILLES INCISIVES en Chirurgie.

S. f. en Chirurgie, espèce d'exomphale dans laquelle, outre le déplacement de l'intestin qui lui est commun avec l'exomphale, il se ramasse encore une quantité d'humeur aqueuse. Voyez EXOMPHALE.