S. m. (Antiquité) ornement fort ancien que les Grecs et les Romains portaient au bras, comme le mot le fait assez entendre, et dont l'usage s'est conservé parmi nous. Le bracelet ancien a eu différentes formes ; on en voit un à trois tours sur une statue de Lucille, femme de l'empereur Lucius-Verus. Ils étaient la plupart ou d'or ou de fer, ou dorés ou argentés ; on entend ici par dorés et argentés, autre chose que ce que nous faisons signifier à ces mots, c'est-à-dire qu'ils étaient couverts de lames d'or ou d'argent : on plaçait quelquefois dans les bracelets, ou un anneau ou une médaille. Ils étaient pour toutes sortes de conditions. Les hommes en portaient ainsi que les femmes. Les Sabins, dit Tite-Live, en avaient d'or, et de fort pesans au bras gauche ; c'était une marque arbitraire d'honneur ou d'esclavage : on en récompensait la valeur des gens de guerre. On trouve dans Gruter la figure de deux bracelets, avec cette inscription : Lucius Antonius Fabius Quadratus, fils de Lucius, a été deux fois honoré par Tibere-Cesar, de colliers et de bracelets. Quand l'empereur faisait ce présent, il disait : l'empereur te donne ces bracelets. Il y avait des bracelets d'ivoire : il est à croire que ceux de cuivre et de fer ne servaient qu'aux esclaves et aux gens de bas état. Le nom d'armilla vient d'armus, la partie supérieure du bras ; parce qu'anciennement le bracelet se mettait au haut du bras. Capitolin dans la vie d'Alexandre Sevère, se sert du terme dextrocherium, au lieu d'armilla : il raconte que cet empereur avait huit pieds un pouce de hauteur ; que sa force répondait à sa taille ; que ses membres y étaient proportionnés ; qu'il trainait seul un chariot chargé ; qu'il faisait sauter toutes les dents à un cheval d'un seul coup de poing ; qu'il lui cassait la jambe d'un coup de pied ; et qu'il donna d'autres preuves de sa vigueur extraordinaire, qu'on peut voir dans l'histoire : mais ce qui fait à notre sujet, c'est qu'il avait le pouce si gros, que le bracelet ou le dextrocherium de sa femme lui servait de bague : d'où le père Montfaucon conclut qu'on portait des bagues au pouce, comme aux autres doigts.
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