(Mythologie) fille du ciel et de la terre, et femme de l'Océan. Son char était une conque d'une merveilleuse figure, et d'une blancheur plus éclatante que l'ivoire. Ce char semblait voler sur la face des eaux.

Quand la déesse allait se promener, les dauphins en se jouant, soulevaient les flots. Après eux venaient des tritons qui sonnaient de la trompette avec leurs conques recourbées. Ils environnaient le char de la déesse trainé par des chevaux marins plus blancs que la neige, et qui fendant l'onde salée, laissaient loin derrière eux un vaste sillon dans la mer. Leurs yeux étaient enflammés, et leurs bouches étaient fumantes. Les Océanides, filles de Téthys, couronnées de fleurs, nageaient en foule derrière son char ; leurs beaux cheveux pendaient sur leurs épaules, et flottaient au gré des vents.

Téthys tenait d'une main un sceptre d'or pour commander aux vagues ; de l'autre elle portait sur ses genoux le petit dieu Palémon son fils pendant à la mamelle. Elle avait un visage serein et une douce majesté qui faisait fuir les vents séditieux, et toutes les noires tempêtes. Les tritons conduisaient ses chevaux, et tenaient les rênes dorées. Une grande voîle de pourpre flottait dans les airs au-dessus du char. Elle était plus ou moins enflée par le souffle d'une multitude de petits zéphirs qui la poussaient par leurs haleines.

Eole, au milieu des airs, inquiet, ardent, tenait en silence les fiers aquilons, et repoussait tous les nuages. Les immenses baleines et tous les monstres marins, faisant avec leurs narines un flux et reflux de l'onde amère, sortaient à la hâte de leurs grottes profondes, pour rendre hommage à la déesse.

C'est Téthys qui délivra Jupiter, et le remit en liberté, dans le temps qu'il avait été arrêté et lié par les autres dieux, c'est-à-dire que Jupiter trouva le moyen de se sauver par mer des embuches que lui avaient tendues les titants à qui il faisait la guerre ; ou bien en prenant cette guerre du côté de l'histoire, une princesse de la famille des Titants employa des secours étrangers pour délivrer Jupiter de quelque péril. Mais Téthys, selon les apparences, n'est qu'une divinité purement physique, ainsi nommée de , qui signifie nourrice, parce qu'elle était la déesse de l'humidité qui est ce qui nourrit et entretient tout. Il ne faut pas confondre notre Téthys avec la Thétis mère d'Achille ; leur nom est écrit différemment. (D.J.)