S. m. (Mythologie) Zéthès et Calaïs enfants de Borée roi de Thrace, et d'Orythie fille d'Erecthée roi d'Athènes, sont trop célèbres dans l'expédition des Argonautes pour être oubliés. On sait que ces dignes fils de Borée avaient des ailes, c'est-à-dire peut-être des vaisseaux bons voiliers, et que par reconnaissance pour la réception de leur beau-frère Phinée, ils poursuivirent sans relâche les cruelles harpies qui causaient la famine dans ses états, et les firent fuir jusqu'aux îles Plautae, dans la mer d'Ionie. Ce fut là qu'ils reçurent ordre des dieux, par le ministère d'Iris, de les laisser tranquilles, et de s'en retourner. Ce retour même, , fit changer de nom à ces iles, qui depuis ce temps-là furent appelées Strophades.

Pausanias n'admet presque point ici d'allégorie ; il parle, in Attic. du mariage de Borée et d'Orythie, comme d'un fait historique, et dit que ce prince fit équiper une flotte pour défendre son beau-frère contre ses ennemis, qui infestaient les côtes de l'Attique.

Zéthès et Calaïs à leur retour de la Colchide, qui arriva pendant qu'on célébrait les jeux funèbres de Pélias, furent insultés par Hercule, qui leur chercha querelle, et les tua pour avoir pris le parti de Typhis, pilote du navire Argo, lequel Typhis avait été d'avis qu'on laissât Hercule dans la Troade, lorsqu'il abandonna le vaisseau pour aller chercher Hylas.

Il n'est pas difficîle d'expliquer les cheveux azurés que la fable leur donne ; c'était pour marquer l'air où soufflent les vents, et en même temps par allusion au nom de leur père. Quelques-uns prétendent que la fiction de ces ailes, données par la fable aux enfants de Borée, venait des habits qu'ils avaient introduits chez les Thessaliens, que les anciens appelaient par dérision des ailes, et qui par leur ampleur, leur légéreté, et surtout par la diversité des couleurs, méritaient si bien ce nom. (D.J.)