S. f. (Grammaire et Histoire moderne) est un terme français qui signifie à la lettre une route publique ou grand chemin. C'est de-là qu'est venue cette phrase militaire, battre l'estrade, c'est-à-dire envoyer des coureurs ou gens à cheval à la découverte, pour épier les dispositions de l'ennemi, et donner avis au général de tout ce qu'ils ont aperçu dans la route. Une armée ne marche jamais sans envoyer de tous côtés des batteurs d'estrade.

Ce mot est formé de l'italien strada, rue ou chemin, qui vient lui-même du latin strata, rue pavée. Quelques-uns le dérivent d'estradiots, qui étaient anciennement des cavaliers qu'on employait à battre l'estrade.

Estrade signifie aussi une petite élevation sur le plancher d'une chambre, qui est ordinairement entourée d'une alcove ou balustrade pour mettre un lit, et qui, comme en Turquie, n'est quelquefois couverte que de beaux tapis, pour y recevoir les personnes de distinction qui viennent en visite. Voyez ALCOVE.

ESTRADE, (Art militaire) se dit du terrain des environs d'une ville ou d'une armée ; ainsi battre l'estrade, c'est parcourir les environs d'une armée ou d'une place, pour découvrir s'il y a quelques partis de l'ennemi. (Q)

ESTRADE, (Jardinage) Voyez GRADINS DE GAZON.