S. m. (Histoire ancienne) nom qui signifie en grec préservatif, et que les Juifs ont donné à certains instruments ou ornements qu'ils portaient et qu'ils appelaient en hebreu thephilim, c'est-à-dire instruments de prière, parce qu'on les portait particulièrement dans le temps de la prière. Ces philactères des Juifs étaient des morceaux de parchemin bien choisis, sur lesquels on écrivait en lettres carrées avec soin, et avec de l'encre préparée exprès, des passages de la loi. On les roulait ensuite, et on les attachait dans une peau de veau noire qu'on portait, soit au bras, soit au front. Il est fait mention de ces philactères dans l'évangîle de saint Matthieu, où J. C. faisant le portrait des Pharisiens, dit qu'ils aiment à étendre leurs phylactères, dilatant phylact era sua ; c'est-à-dire qu'ils affectaient d'en porter de plus larges que les autres. Quelques-uns croient que Moyse est l'auteur de cette coutume, et se fondent sur ce verset du Deuteronome ch. VIe Vous lierez ces paroles pour signes sur vos mains, et elles vous seront comme des fronteaux entre vos yeux. Mais saint Jerome soutient avec raison, que ces expressions sont figurées et signifient seulement que les Hébreux devaient toujours avoir la loi de Dieu devant les yeux, et la pratiquer ; mais les Pharisiens s'en tenaient ridiculement à la lettre, et leurs descendants les docteurs juifs modernes ont poussé l'extravagance sur les phylactères, jusqu'à soutenir sérieusement que Dieu en portait sur la tête. Quelques autres ont étendu le nom de phylactère aux anneaux et bracelets constellés, aux talismants, et même aux reliques des saints. Voyez TALISMAN, etc.