S. m. (Histoire moderne) nom donné à la grande fête annuelle des Mahométans. Voyez
FETE, etc. Quelques auteurs écrivent ce mot plus conformément à l'orthographe orientale beiram ; c'est originairement un mot turc, qui signifie à la lettre un jour de fête, ou une solennité. C'est la pâque des Turcs.
Les Mahométans ont deux bairams, le grand et le petit, que Scaliger, Erpenius, Ricaut, Hyde, Chardin, Bobovius, et d'autres écrivains Européens, prennent ordinairement l'un pour l'autre, donnant à ce que les Turcs appellent le petit bairam, le nom de grand ; et au contraire. Le petit bairam dure trois jours, pendant lesquels tout travail cesse, et l'on s'envoye des présents l'un à l'autre avec beaucoup de marques de joie. Si le lendemain du ramadhan se trouve si nébuleux et couvert qu'on ne puisse pas voir la nouvelle lune, on remet le bairam au lendemain : il commence ce jour-là, quand même la lune serait encore cachée, et il est annoncé par des décharges de canon au serrail, et au son des tambours et des trompettes dans les places publiques. En célébrant cette fête, les Turcs font dans leurs mosquées quantité de cérémonies, ou plutôt de simagrées bizarres, et finissent par une prière solennelle contre les infidèles, dans laquelle ils demandent que les princes Chrétiens soient extirpés ; qu'ils s'arment les uns contre les autres, et qu'ils donnent ainsi occasion à la loi Mahométane de s'étendre. On se pardonne mutuellement les injures, et l'on s'embrasse en disant, Dieu te donne la bonne pâque.
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