ou STETTIN, (Géographie moderne) ville d'Allemagne dans le cercle de la haute Saxe, capitale de la Poméranie prussienne, et d'un duché de même nom, sur la gauche de l'Oder, à 35 lieues au nord de Francfort, et à 56 au sud-est de Lubeck.

Stetin et son territoire furent anciennement habités par les Sidini, et ensuite par les Vendes. En 1121, Boleslas, duc de Pologne, entreprit d'y établir le Christianisme par la force, mais il réussit beaucoup mieux en remettant aux habitants le tribut qu'il leur avait imposé ; cependant la religion chrétienne ne triompha dans cette ville qu'au bout d'un siècle, et alors elle fut gouvernée par les mêmes lois que Magdebourg. La paix de Westphalie donna Stetin aux Sué dais. En 1710, elle fut obligée de recevoir des troupes de Prusse, de Saxe et de Holstein, et quelque temps après, le roi de Prusse en fut mis en possession. Ce prince y a établi en 1720 la régence de la Poméranie, et une chambre de guerre et de domaine, mais en même temps il a confirmé aux habitants leurs divers privilèges qui sont considérables. Long. suivant Street, 31. 56'. 15''. lat. 53. 36.

Kirstenius (George) est le seul homme de lettres de ma connaissance qui soit né à Stetin. Il cultiva la poésie latine et la médecine. Il a publié dans cette dernière science des disquisitions philologiques, et deux excellentes dissertations, de symptomatibus visus et auditus, olfactus et tactus, sur les symptômes de la vue et de l'ouïe, de l'odorat et du tact. Christine, reine de Suède, l'honora de son estime et de ses bontés. Il mourut en 1660, à 47 ans. Le P. Nicéron l'a mis au rang des hommes illustres. Il l'était pourtant beaucoup moins que Kirstenius (Michel), autre médecin du XVIIe siècle, né à Bérone, petite ville de Moravie ; ce dernier était un homme versé en plusieurs sciences. Il y a eu quelques autres savants du nom de Kirstenius, et que les Bibliographes n'ont pas toujours bien distingués les uns des autres. (D.J.)