S. m. (Grammaire) aide, assistance ; il faut implorer le secours du ciel ; nous devons du secours aux pauvres ; il ne faut pour donner du secours, que voir dans le malheur d'un autre, celui auquel nous sommes exposés.
SECOURS, (Histoire ecclésiastique moderne) c'est le nom que les fanatiques modernes de France, appelés convulsionnaires, donnent à divers tourments que l'on fait endurer aux personnes qui sont sujettes aux convulsions, et qui dans les instants où elles prétendent en être saisies, assurent que ces tourments leur procurent un vrai soulagement. Ces prétendus secours consistent tantôt à recevoir plusieurs centaines de coups de buche contre l'estomac ; tantôt à recevoir des coups d'épée dans les bras, dans le ventre, et dans d'autres parties du corps ; tantôt à se faire piquer les bras avec des aiguilles ou des épingles ; tantôt à se laisser fouler rudement aux pieds ; tantôt à se faire serrer fortement avec une corde, etc. Dans ces dernières années on a Ve des convulsionnaires se faire attacher sur des croix avec des cloux, qui, de l'aveu des spectateurs les moins prévenus, leur perçaient très-réellement les pieds et les mains, et leur causaient des douleurs que ces malheureuses victimes de la fourberie avaient bien de la peine à masquer à des yeux attentifs ; cependant elles prétendaient que tout cela ne leur faisait aucun mal, et qu'au contraire elles y trouvaient un très-grand soulagement. Ces convulsionnaires, après avoir été ainsi attachées en croix pendant quelques heures qu'elles employaient en priéres éjaculatoires, et en exhortations mystiques et prophétiques, sur les maux de l'église, finissaient quelquefois par se faire percer le côté, à l'imitation du Sauveur du monde ; après quoi on les détachait de la croix, et elles affectaient d'avoir oublié tout ce qui s'était passé, et d'être satisfaites des supplices qu'elles venaient d'éprouver. Tous ces faits incroyables sont attestés par un grand nombre de témoins non suspects, et très peu disposés à s'en laisser imposer ; les gens éclairés n'ont Ve dans tout cela que des femmes séduites par des imposteurs intéressés, ou par des fanatiques aveugles ; ils ont pensé que le désir du gain déterminait des pauvres femmes à se laisser tourmenter, et à jouer une farce indécente et lugubre, dont le but était de persuader que le Tout-puissant prenait visiblement en main la cause des appelans de la constitution Unigenitus, et qu'il opérait en leur faveur des œuvres surnaturelles. Le gouvernement avait pris le parti de dissimuler pendant quelque temps la connaissance qu'il avait de ces extravagances ; mais les mystères de la religion chrétienne indignement joués par les prétendus convulsionnaires, ne lui ont pas permis de tolérer plus longtemps de pareils abus. Voyez
CONVULSIONNAIRES.
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