v. act. (Grammaire) c'est passer plusieurs fais. Caron ne repasse personne. L'armée a repassé le Rhin. Repassez sur cet endroit de votre discours. Repasser votre journée le soir. Voyez les articles suivants.

REPASSER un compte, (Commerce) c'est l'examiner, le calculer de nouveau, en reprendre tous les articles pour voir si l'on n'a rien omis, ou si l'on ne s'est point trompé. Dictionnaire de Comm.

REPASSER, terme de Blanchisseuse ; c'est mettre un linge mouillé sur un linge qui est séché, et détirer proprement le linge séché pour en accommoder les ourlets ; ce mot signifie encore polir avec le fer. On dit aussi repasser le point à l'ivoire, pour dire l'ajuster, et le relever avec une dent d'ivoire, après qu'on l'a repassé au fer. (D.J.)

REPASSER, terme de Boulanger ; c'est remettre au four du pain rassis afin de le rattendrir.

REPASSER des cuirs, les remettre en couleur et leur donner un nouveau lustre. Les Bourreliers le disent ordinairement des harnais de chevaux, et les Selliers des cuirs de carrosses, qu'ils noircissent avec le noir des Courroyeurs. Voyez SELLIER et BOURRELIER.

REPASSER, (Cardeur) c'est la dernière façon que les Cardeurs donnent à la laine pour être propre à filer. Pour y parvenir, ils la passent plusieurs fois sur des repassettes, et la roulent en feuillets avec le dos de ces repassettes. Voyez FEUILLETS et REPASSETTES.

REPASSER un chapeau neuf au feu ; terme de Chapelier, qui signifie en aplatir le poil avec un instrument de fer, semblable à celui dont se servent les blanchisseuses pour repasser le linge, à l'exception qu'il est plus épais et plus large ; cette façon n'est en usage en France que depuis fort peu de temps, et nous vient des chapeliers anglais. Voyez CHAPEAU.

Repasser un chapeau vieux ; c'est le reteindre et lui donner un nouveau lustre et un nouvel apprêt. Il y a des maîtres chapeliers qui ne s'occupent qu'à repasser des chapeaux pour les revendre ; tels sont ceux qui étalent sous le petit châtelet, et dans d'autres endroits de Paris. Quoique ces ouvriers soient chapeliers aussi bien que les autres, ils ne peuvent point cependant travailler à la fabrique des chapeaux neufs, tant que dure l'option qu'ils ont faite de ne travailler qu'en vieux. Voyez CHAPELIER.

REPASSER, en terme de Chauderonnier, c'est polir une pièce au marteau de manière qu'aucun coup de tranche ni de panne ne paraisse.

REPASSER, en terme de Doreur sur bois ; c'est après que le champ a été vermillonné, donner une seconde couche de vermillon beaucoup plus vif sur toutes les parties de l'ouvrage, sans en excepter les ornements les plus mats.

REPASSER ; en terme d'Epinglier ; c'est pousser la pointe d'une épingle au dernier degré de finesse qu'elle doit avoir. On y parvient en la posant sur une meule beaucoup plus douce que celle qui sert à ébaucher. Voyez MEULE et ÉBAUCHER, et les fig. Pl. de l'Epinglier.

REPASSER les crasses, (Fondeurs de caracteres) c'est refondre les scories ou l'écume qui se forme sur la fonte lorsqu'elle est en fusion, et y mêlant de nouvelle matière, la rendre propre à servir de nouveau. (D.J.)

REPASSER, (Coutelier, Taillandier) on dit repasser un couteau, une serpe, un croissant, une faux, quand on les passe sur la meule pour les mieux faire couper.

REPASSER une allée, un jardin, (Jardinage) c'est le ratisser entièrement.

REPASSER, en terme de Layetier, signifie la dernière façon qu'on donne à la planche pour la rendre lisse et polie.

REPASSER, terme de Teinture ; c'est reteindre de nouveau une étoffe dans la couleur qu'elle a déjà, comme teindre de bleu en bleu, de noir en noir.