(Jurisprudence) est tout à la fois un des grands offices de la couronne, un fief de dignité relevant de la couronne, et une justice seigneuriale du premier ordre avec titre de pairie. Ce n'est pas ici le lieu de traiter de tout ce qui appartient aux pairs et à la pairie en général, ainsi nous nous bornerons à ce qui est propre aux duchés-pairies, considérées sous les trois différents points de vue que l'on a annoncés, c'est-à-dire comme office, fief, et justice.
On dit d'abord que les duchés-pairies sont de grands offices de la couronne. Les duchés, dont l'usage venait des Romains, étaient dans les commencements de la monarchie des gouvernements de provinces que le roi confiait aux principaux seigneurs de la nation, que l'on appelait d'abord princes, ensuite barons et ducs ou pairs. Ces ducs réunissaient en leur personne le gouvernement militaire, celui des finances, et l'administration de la justice. Ils jugeaient souverainement au nom du roi, avec les principaux de la ville où ils faisaient leur résidence, les appels des centeniers, qui étaient les juges royaux ordinaires. Un duché comprenait d'abord douze comtés ou gouvernements particuliers ; cette répartition fut depuis faite différemment. Le titre de duc était si déchu sur la fin de la première race, que pendant la seconde, et bien avant dans la troisième, celui qui avait un duché se faisait appeler comte ; dans la suite les titres de ducs et de duchés reprirent le dessus. Les ducs cessèrent de rendre la justice en personne, lorsqu'on institua les baillis et sénéchaux ; de sorte que présentement la fonction des ducs et pairs, comme grands officiers de la couronne, est d'assister au sacre du roi et autres cérémonies considérables, et de rendre la justice au parlement avec les autres personnes dont il est composé.
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