(Médecine) La fièvre miliaire est ainsi nommée des petites pustules ou vésicules, qui s'élèvent principalement sur les parties supérieures du corps, et qui ressemblent en quelque sorte à des grains de millet. Quelques médecins l'appellent fièvre vésiculaire, à cause que les pustules sont des vésicules d'abord remplies d'une sérosité limpide, qui devient ensuite blanchâtre et presque de couleur de perle.

Quelquefois les fièvres miliaires sont contagieuses, et se communiquent par l'attouchement, par des écoulements, par la respiration, ou par d'autres manières inconnues.

La fièvre miliaire est simple ou composée. Elle est simple, quand il ne parait sur le corps que des pustules miliaires ; elle est composée, quand les boutons blancs sont entremêlés de pustules papillaires rouges.

Signes. Cette fièvre se manifeste par une oppression de poitrine, accompagnée de soupirs, un abattement extraordinaire des esprits sans cause évidente, des insomnies, des agitations, un pouls faible et fréquent, une chaleur interne, avec soif ou sans soif : tels sont les signes qui annoncent l'éruption des pustules miliaires ; et tous ces symptômes continuent jusqu'à ce que ces pustules soient sorties et parvenues à leur degré de grosseur, après quoi elles cessent pour la plupart.

Les pustules miliaires se portent ordinairement sur la poitrine, sur le col, et dans les interstices des doigts ; elles couvrent aussi quelquefois tout le corps ; après avoir augmenté insensiblement jusqu'à un certain point, elles disparaissent tout à fait, et laissent dans les endroits de l'épiderme, où elles s'étaient formées, une certaine rudesse écailleuse.

Il n'est pas possible de déterminer le jour de l'éruption des pustules miliaires, puisque cela varie depuis le quatre jusqu'au dixième jour de la maladie ; elles commencent à se sécher quelques jours après l'éruption, plutôt ou plus tard, selon que la matière morbifique est abondante.

Quelquefois la fièvre miliaire, en conséquence de sa malignité ou d'un mauvais traitement, est suivie de l'enflure des cuisses, des jambes, des pieds ou des mains, d'un écoulement immodéré des vuidanges ou de l'urine ; d'une espèce de passion hypocondriaque ou hystérique, et d'une chaleur interne accompagnée de faiblesse, de langueur et de dégout.

Causes. Cette maladie parait dépendre en partie d'une sérosité surabondante, et d'une espèce d'acrimonie acide ; et en partie de l'agitation extraordinaire ou du mouvement irrégulier du fluide nerveux.

Pronostics. Les pronostics de la fièvre miliaire sont importants à connaître ; en voici quelques-uns. Lorsque le malade a usé au commencement d'un mauvais régime et de remèdes chauds, incapables d'exciter une sueur légère, la maladie est souvent dangereuse, quoiqu'elle soit d'abord accompagnée de symptômes fort doux ; car ou elle met la vie en grand danger, ou elle devient chronique. Lorsque dans le cours et le déclin de la maladie, le malade est faible, et que les pustules miliaires viennent à rentrer, la matière morbifique se jette sur le cerveau, sur la poitrine, les intestins ou quelques autres parties nobles, la vie est en grand danger.

Lorsque l'urine devient pâle, de jaune qu'elle était d'abord, le médecin doit être sur ses gardes, pour empêcher le transport de la matière morbifique.

La diarrhée est un symptôme dangereux pour les femmes qui sont attaquées de cette fièvre pendant leurs couches, à cause qu'elle empêche l'éruption des pustules et l'écoulement des vuidanges.

La difficulté de la respiration, la perte de la parole, le tremblement de la langue, et surtout une dyspnée convulsive, doivent être mis au rang des symptômes dangereux dont cette maladie est accompagnée.

La plupart des malades guérissent d'autant plus heureusement, qu'ils ont plus de disposition au sommeil.

Les personnes d'un naturel doux et tranquilles guérissent avec plus de facilité de la fièvre miliaire, que ceux qui se laissent emporter à leurs passions.

Lorsque la nature et le médecin prennent les mêmes mesures et agissent comme de concert, les malades recouvrent leurs forces immédiatement après que les pustules sont desséchées, à-moins que le superflu de la matière morbifique ne forme un dépôt dans quelque partie du corps.

Les pustules miliaires qui surviennent dans la fièvre scarlatine après que la rougeur est passée, prognostiquent la guérison des malades.

Cure. La méthode curative consiste à corriger l'acidité du sang, à détruire la sérosité excessive, et à rétablir le cours naturel des esprits animaux. On corrige l'acidité du sang par les poudres absorbantes et les remèdes alkalis. On diminue sa sérosité en procurant une transpiration douce et continue. Les vésicatoires sont encore efficaces pour y parvenir. On rétablit le cours des esprits animaux par le repos, en évacuant les premières voies par des clystères adoucissants, par l'usage du safran, et par des bouillons convenables. Les cathartiques doivent être évités dans la fièvre miliaire, ainsi que les cardiaques chauds et les saignées. On ne doit employer des opiates dans cette fièvre qu'après les vésicatoires, et lorsque le malade est attaqué d'une violente diarrhée. Hamilton a fait un traité particulier de fèbre miliari, London 1730, in -8°. il faut le consulter. Voyez aussi le mot POURPREE, fièvre. (D.J.)

MILIAIRES, glandes miliaires, en Anatomie, sont de petites glandes répandues en très-grand nombre dans la substance de la peau. Voyez GLANDE et PEAU.

Les glandes miliaires sont les organes par où la matière de la sueur et de la transpiration insensible est séparée du sang. Voyez SUEUR et TRANSPIRATION.

Elles sont entremêlées parmi les mamelons de la peau, et sont fournies chacune d'une artère, d'une veine et d'un nerf ; comme aussi d'un conduit excrétoire par où sort la matière liquide qui a été séparée du sang dans le corps de la glande, laquelle matière est ensuite évacuée par les pores ou trous de l'épiderme. Voyez PORE et EPIDERME.