S. m. Supérieur d'un Monastère de Religieux, érigé en Abbaye ou Prélature. Voyez
ABBAYE et
ABBESSE.
Le nom d'Abbé tire son origine du mot Hébreu , qui signifie père ; d'où les Chaldéens et les Syriens ont formé abba : de là les Grecs abbas, que les Latins ont retenu. D'abbas vient en François le nom d'Abbé, etc. S. Marc et S. Paul, dans leur Texte grec, se servent du Syriaque abba, parce que c'était un mot communément connu dans les Synagogues et dans les premières assemblées des Chrétiens. Ils y ajoutent en forme d'interprétation, le nom de père, abba,
Ὁ Πατὴρ, abba, père, comme s'ils disaient, abba, c'est-à-dire, père. Mais ce nom ab et abba, qui d'abord était un terme de tendresse et d'affection en Hébreu et en Chaldéen, devint ensuite un titre de dignité et d'honneur. Les Docteurs Juifs l'affectaient ; et un de leurs plus anciens Livres, qui contient les Apophtegmes, ou sentences de plusieurs d'entre eux, est intitulé Pirke abbot, ou avot ; c'est-à-dire, Chapitre des Peres. C'est par allusion à cette affectation que J. C. défendit à ses Disciples d'appeler père aucun homme sur la terre : et S. Jérôme applique cette défense aux Supérieurs des Monastères de son temps, qui prenaient le titre d'Abbé ou de Père.
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