ou BEGGUARDS, BEGUINS et BEGUINES, (Histoire ecclésiastique) sous tous ces noms on comprend une secte d'hérétiques qui s'élevèrent en Allemagne sur la fin du XIIIe siècle, et auxquels quelques auteurs donnent pour chef Dulcin ou Doucin : mais il ne faut pas les confondre avec les Dulcinistes. Voyez
DULCINISTES.
Les principales erreurs des Begghars, Béguins, et Béguines, étaient que l'homme peut acquérir en cette vie un tel degré de perfection, qu'il deviendra entièrement impeccable, et ne pourra plus avancer dans la grâce : parce que si quelqu'un y croissait toujours, il pourrait être plus parfait que J. C. : que quand on est arrivé à ce degré de perfection, on ne doit plus prier ni jeuner, mais qu'alors la sensualité est tellement soumise à l'esprit et à la raison, qu'on peut librement accorder à son corps tout ce qu'on veut ; que ceux qui sont en ce degré de perfection, et qui ont l'esprit de liberté, ne sont point soumis à l'autorité des hommes, ni obligés aux commandements de l'Eglise, parce que là où est l'esprit du Seigneur, là est la liberté ; qu'on peut obtenir en cette vie la béatitude finale, comme on l'obtiendra dans l'autre ; que toute nature intellectuelle est heureuse en soi, et que l'âme n'a pas besoin de lumière de gloire pour voir Dieu et jouir de lui : que c'est être imparfait que de s'exercer à la pratique des vertus, l'âme parfaite les ayant exclus : qu'à l'élévation du corps de J. C. les parfaits ne doivent ni se lever ni lui rendre aucune marque de respect, parce que ce serait une imperfection que de descendre de la pureté et de la hauteur de leur contemplation pour penser à l'eucharistie, à la passion ou à l'humanité de J. C.
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