Mythologie

S. m. (Mythologie) en grec ; c'est un nom que les Phéniciens et les Syriens donnaient à Saturne.
(Mythologie) Dryade, femme de Faune, roi d'Italie, que son époux fit mourir à coups de verges, pour s'être enivrée, et à laquelle de regret il éleva dans la suite des autels. Quoique Fauna aimât fort le vin, on dit toutefois qu'elle fut si chaste, qu'aucun homme n'avait su son nom ni Ve son visage. Les hommes n'étaient point admis à célébrer sa fête, ni le myrte à parer ses autels. On lui faisait tous les ans un sacrifice dans la maison, et par les mains de la femme du grand prêtre. Les vestales y étaient appelées, et la cérémonie ne commençait qu'avec la nuit : alors on voilait les représentations mêmes des animaux mâles ; le grand-prêtre s'éloignait, emmenant avec lui tout ce qui était de son sexe. On prétend que c'était en mémoire de la faute et du châtiment de Fauna, qu'on bannissait le myrte de son autel, et qu'on y plaçait une cruche pleine de vin : le vin, parce qu'elle l'avait aimé ; le myrte, parce que ce fut de branche de myrte qu'on fit la verge dont elle fut si cruellement fouettée pour en avoir trop bu. Les Grecs sacrifiaient aussi à la bonne-déesse, qu'ils appelaient la déesse des femmes, et qu'ils donnait pour une des nourrices de Bacchus, dont il leur était défendu de prononcer le nom. Du temps de Cicéron, qui appelle les mystères de la bonne déesse par excellence mystères des Romains, Publius Clodius les profana en se glissant en habit de femme chez Jules César, dans le dessein de corrompre Mutia, sa femme. La déesse Fauna faisait un double rôle en Italie ; c'était une ancienne reine du pays, et c'était aussi la terre : cette duplicité de personnage est commune à la plupart des dieux du paganisme ; et voici la raison qu'on en lit dans le grand Dictionnaire historique. Dans les premiers temps tous les cultes se rapportaient à des êtres matériels, comme le ciel, les astres, la terre, la mer, les bois, les fleuves, qu'on prenait grossièrement pour les seules causes des biens et des maux. Mais comme le progrès de l'opinion n'a plus de bornes, quand celles de la nature ont été franchies, la vénération religieuse qu'on avait conçue pour ces êtres, s'étendit bien-tôt avec plus de raison aux personnes qui en avaient inventé le culte. Cette vénération augmenta insensiblement dans la suite des âges par l'autorité et le relief que donne l'antiquité : et comme les hommes ont toujours eu le penchant d'imaginer les dieux semblables à eux, rien ne paraissant à l'homme, dit Cicéron, si excellent que l'homme même, on en vint peu-à-peu à diviniser les inventeurs des cultes, et à les confondre avec les divinités mêmes qu'ils avaient accréditées. C'est ainsi que la même divinité fut honorée en plusieurs endroits de la terre sous différents noms, sous les noms qu'elle avait portés, et les noms des personnes qui lui avaient élevé les premiers autels ; et que Fauna fut confondue avec la terre, dont elle avait introduit le culte en Italie. On l'appela aussi la bonne déesse, la déesse par excellence ; parce que la terre est la nourrice du genre humain, et que la plupart des êtres ne tirent leurs dignités que du bien ou du mal que nous en recevons.
(Mythologie) Bona spes, ce fut une divinité payenne. On trouve dans le recueil de Gruter une inscription qui porte ;

BONÆ SPEI

AUG. VOT.

PP. TR.

sait que ce fût la même déesse que l'Espérance, à laquelle les Romains donnaient l'épithète de bonne, soit qu'on distinguât ces deux divinités.

le bon succès, (Mythologie) divinité principalement honorée chez les anciens par les laboureurs, et qu'on mettait, selon Varron, au nombre des douze dieux qui présidaient à l'agriculture : selon d'autres, il était aussi l'un des douze dieux nommés consentes, qui étaient admis au conseil de Jupiter. Il avait un temple à Rome ; et dans plusieurs médailles du haut empire on voit la figure de ce dieu, avec ces diverses légendes : bonus eventus, bono eventui, eventus Aug. il y est représenté nud proche d'un autel, tenant d'une main une patère, de l'autre des épis et des pavots. Une ancienne inscription porte : bono eventui. aponia. C. F. montana. sacerdos divar. augustar. col. Aug. fir. editis. ob honorem sacerd. circensibus. Pline rapporte qu'à Rome dans le capitole il y avait une statue de ce dieu, de la main de Praxitele ; et il ajoute qu'Euphranor, autre fameux sculpteur grec, fit une statue du bonus eventus, toute ressemblante à la figure qu'on en trouve sur les médailles. (G)
(Mythologie) surnom de Junon, formé de , bœuf, et de , oeil. Junon fut surnommée la déesse aux yeux de bœuf, à cause de ses grands yeux.