S. f. (Grammaire) est la partie qui est la dernière et la plus éloignée d'une chose, ou qui la finit et la termine.

C'est en ce sens qu'on emploie ce mot dans les phrases suivantes. Les extrémités d'une ligne sont des points. On ne peut pas aller d'une extremité à l'autre, sans passer par le milieu.

EXTREMITES DU CORPS HUMAIN (les) Medec. doivent être observées dans les maladies, surtout dans celles qui sont aiguës ; parce qu'elles peuvent fournir un grand nombre de signes pronostics très-importants pour juger de l'évenement. Il n'arrive jamais que les hommes meurent sans qu'il se fasse quelque changement notable dans l'extérieur des extrémités : on peut y considérer principalement la chaleur, le froid, la couleur, le mouvement et la situation respectivement à l'état naturel.

C'est toujours un bon signe dans les maladies aiguës, que les extrémités aient une chaleur tempérée, égale à celle de toutes les autres parties, avec souplesse dans la peau. On peut trouver les extrémités ainsi chaudes dans les fièvres les plus malignes ; mais cette chaleur n'est pas également répandue dans toutes les parties du corps, comme lorsque les extrémités sont moins chaudes que le tronc : d'ailleurs les hypocondres sont ordinairement durs dans ce cas-là, et l'habitude du corps n'est pas également souple dans toutes ses parties ; c'est ce qui distingue la chaleur qui n'est pas un bon signe d'avec celle qui l'est : une chaleur même brulante n'est pas un mauvais signe, lorsqu'elle est également répandue dans tout le corps, et par conséquent aux extrémités ; c'est le propre des fièvres ardentes malignes de ne pas échauffer plus qu'à l'ordinaire les extrémités ; c'est aussi un signe de malignité, que les extrémités s'échauffent et se refroidissent en peu de temps ; c'est un signe mortel dans les maladies aiguës, qui épuisent promptement les forces. L'extrême chaleur, avec rougeur et inflammation de ces parties, est un bon signe dans ces mêmes maladies : une chaleur douce, tempérée, avec moiteur ou même avec un sentiment d'humidité, qui tend à se refroidir dans toute l'habitude du corps, mais particulièrement dans les extrémités, qui se trouve jointe à une fièvre continue, doit être très-suspecte ; parce qu'il y a lieu de craindre que la chaleur ne soit renfermée dans les viscères : la chaleur douce égale que l'on observe dans les hectiques, ne se conserve pas ; elle augmente considérablement après qu'ils ont pris des aliments, et elle se fait particulièrement sentir dans le creux des mains : d'ailleurs la chaleur dans la fièvre hectique, produit presque toujours une sorte de crasse sur la peau.

Le froid des extrémités dans les maladies aiguës, est toujours un très-mauvais signe, à moins que la nature ne prépare une crise, ce qui s'annonce par les bons signes qui concourent avec le froid de ces parties : lorsqu'elles sont froides, que les autres parties sont brulantes avec sécheresse, et que ces symptômes sont accompagnés d'une grande soif, c'est un signe de malignité dans la maladie : si on a peine à dissiper le froid des extrémités par les moyens convenables pour les réchauffer, et surtout si on ne peut pas parvenir à leur redonner de la chaleur, c'est un très-mauvais signe, qui devient même mortel et annonce une fin prochaine, si en même temps ces parties deviennent livides et noires. Voyez FROID FEBRILE.

C'est toujours un très-bon signe dans les maladies aiguës, que les extrémités conservent leur couleur naturelle. La couleur rouge et enflammée de quelques parties du corps que ce sait, est aussi un bon signe, si elle provient d'un dépôt critique qui se soit fait dans ces parties. La couleur livide et noire des extrémités, surtout si le froid s'y joint, est un signe mortel.

C'est aussi un très-mauvais signe, que le malade agite continuellement et d'une manière extraordinaire ses pieds et ses mains, ou qu'il les découvre quoiqu'ils soient froids.

On doit de même très-mal augurer d'un malade qui se tient constamment renversé avec les extrémités tant supérieures qu'inférieures, toujours étendues. Voyez SITUATION DU CORPS dans les maladies, et les pronostics qu'on doit tirer de leur différence. Voyez l'excellent ouvrage de Prosper Alpin, de praesagienda vitâ et morte, dont cet article est extrait. (d)

EXTREMITES, (Peinture) Ce qu'on nomme les extrémités en Peinture, sont surtout les mains et les pieds : la tête qui devrait être comprise dans la signification de ce terme, est un objet si important dans cet art, que les principes qui y ont rapport font une partie séparée, et demandent des réflexions particulières. Les mains et les pieds contribuent beaucoup à la justesse de l'expression, et en augmentent la force. Ces extrémités sont susceptibles de grâces qui leur sont particulières. Les mains d'une figure pourraient être exactement conformées ; elles pourraient être dans une exacte proportion avec la figure, et ne pas offrir ces agréments dont certains détails de leur conformation les embellissent : ces beautés se font remarquer plus sensiblement dans les mains des femmes ; l'embonpoint rend leurs parties arrondies ; il forme dans les endroits où les muscles s'attachent, de petites cavités, qui en marquant la place des jointures, en adoucissent les mouvements. La sécheresse qu'occasionne l'apparence des os, est heureusement voilée ; et les formes, sans être détruites, sont adoucies. Je dirais la même chose des pieds, si l'on pouvait espérer aujourd'hui de se faire comprendre, en avançant que la petitesse extrême dont les femmes recherchent l'apparence dans leur chaussure, est aussi éloignée de la beauté que la grosseur excessive dont elles veulent se garantir. Peut-on de sens-froid se resoudre à admirer des bases, sur lesquelles chancelle le poids qu'elles doivent soutenir ? On voit à tout instant un corps énorme chercher en marchant sur deux pivots, un équilibre que la moindre distraction doit lui faire perdre ; et pour cela on détruit dans les tourments d'une chaussure gênante et douloureuse, la forme des doigts et du coup-de-pié. Il arrive de-là que, si l'on désire d'un peintre qu'il représente une Vénus au bain, ou les grâces nues, il fera de vains efforts pour trouver des modèles dont les pieds ne soient pas défigurés. Il résulte encore de cette folie, que si l'artiste donne pour proportion aux pieds de ces mêmes grâces, la longueur de la tête qui est la juste mesure qu'ils doivent avoir, le sexe jaloux de ses avantages est obligé ou de blâmer des beautés qui consistent dans la justesse des proportions, ou d'avouer qu'il ne possède pas lui-même cette perfection.

Voilà ce qui regarde les grâces des extrémités. Pour l'expression qu'elles peuvent ajouter aux actions, il est aisé d'en voir l'effet dans celui que nos habiles comédiens font sur nous lorsque leurs gestes sont absolument conformes à ce qu'ils doivent sentir et à ce qu'ils récitent. Dans les douleurs la contraction des nerfs se fait sentir avec une expression effrayante dans les mains et dans les pieds : ces parties qui sont composées de plusieurs jointures, et par conséquent de plusieurs nerfs rassemblés, offrent dans un espace peu étendu l'action répétée que produit une même cause ; chaque doigt reçoit sa portion de la douleur dont les nerfs sont atteints ; et cette communication des affections de l'âme aux mouvements du corps, si rapide par la voie des nerfs, devient plus visible et plus sensible par des effets multipliés.

Les artistes doivent donc mettre leurs soins non-seulement à bien connaître la justesse des proportions des extrémités, mais encore ce qui dans leur conformation produit des grâces, et dans leurs mouvements fait sentir la juste expression. Voyez PROPORTION, FIGURE. Cet article est de M. WATELET.

EXTREMITES, (Man. et Maréch.) nous entendons proprement par extrémités dans un cheval, la portion inférieure de ses quatre jambes : ainsi nous disons, un cheval dont les crins, la queue, et les extrémités sont noires. (e)