S. m. (Jurisprudence) terme ancien, qui vient du latin pascère, et qui est encore usité en matière d'eaux et forêts, pour exprimer le droit de pacage, ou l'exercice même de ce droit, c'est-à-dire l'acte même de faire paitre les bestiaux ; il signifie aussi quelquefois les herbes et fruits que les bestiaux paissent dans les forêts et dans la campagne.

Le règlement général pour les eaux et forêts fait par Henri IV. au mois de Mai 1597, pour éviter les fraudes et les abus qui se commettaient par le passé sous couleur de délivrance d'arbres faite aux marchands adjudicataires de la paisson et glandée pour leur chauffage, ordonne qu'à l'avenir les paissons et glandées soient adjugées, sans qu'aux marchands paissonniens soient délivrés aucuns arbres pour leur chauffage ; mais seulement que ceux qui auront en garde les porcs à leur loge de bois trainant ès forêts ou de bois sec abattu au crochet.

L'article suivant porte, que dans les publications qui se feront des paissons et glandées avant l'adjudication d'icelles, sera comprise la quantité de porcs que pourra porter la glandée de la forêt, suivant l'estimation qui en aura été faite, et que le nombre des officiers usagers, et autres privilégiés ayant droit de paisson, sera restreint à proportion de ladite estimation.

Enfin l'article 35 défend aux usagers, officiers et autres ayant droit de paisson, d'y mettre d'autres porcs que de leur nourriture, sans qu'ils puissent vendre leur droit (de paisson) aux marchands paissonniers, ni que les marchands les puissent acheter d'eux, sous peine d'amende arbitraire et confiscation des porcs, et privation desdits droits et offices pour les usagers, officiers et privilégiés, et contre les marchands, sur peine d'amende arbitraire.

Le titre XVIIIe de l'ordonnance des eaux et forêts est intitulé, des ventes et adjudication des pascages, glandées et paissons ; il n'est cependant point parlé de paisson nommément dans le corps du titre, mais seulement du cas où il y aura assez de glands et de feines pour faire vente de glandée, et que l'on réglera le nombre des porcs qui seront mis en pacage ou glandée, tant pour les usagers que pour les officiers, ce qui fait connaître que paisson et pacage sont quelquefois synonymes ; et que la glandée est aussi prise le plus souvent pour paisson, parce que le gland est le fruit qui se trouve le plus communément dans les bois, propre à la nourriture des porcs. Voyez PACAGE.

Dans les bois de haute futaye la glandée n'est ouverte que depuis le premier Octobre jusqu'au premier Février ; il n'y a pendant ce temps-là que les propriétaires ou leurs fermiers, et les usagers, qui puissent envoyer des bestiaux dans la futaye. Voyez le titre XVIIIe de l'Ordonnance de 1669. (A)

PAISSON, s. m. terme de Gantier et de Peaussier, morceau de fer ou d'acier délié qui ne coupe pas, fait en manière de cercle, large d'un demi-pié ou environ, et monté sur un pied de bois, servant à déborder et à ouvrir le cuir pour le rendre plus doux : les Gantiers disent paissonner, pour signifier étendre et tirer une peau sur le paisson. (D.J.)