v. neut. (l'action de) (Physique) c'est l'agitation d'un fluide, occasionnée par le feu. Voyez Feu, Chaleur. Voici comment
s'opère cette agitation, selon les Physiciens. Les plus petites particules de la matière dont le feu est composé étant
détachées les unes des autres, et poussées en tourbillon avec une grande vitesse, passent à travers les pores du vaisseau, &
se mêlent avec la liqueur qui y est contenue; par la résistance qu'elles y trouvent, leur mouvement est détruit, ou du moins
communiqué en grande partie au fluide qui est en repos: de-là vient la première agitation intestine. Par l'action continuée
de la première cause, l'effet est augmenté, et le mouvement du fluide devient continuellement plus violent; de sorte que le
fluide est par degrés plus sensiblement agité. Alors les nouvelles particules du feu venant à frapper sur celles de la
surface inférieure du fluide, non-seulement les poussent en haut, mais mêmes les rendent plus légères qu'auparavant; ce qui
les détermine à monter: elles les rendent plus légères, soit en les enflant en petites vésicules, soit en brisant et en
séparant les petites particules de fluide; et c'est ce qui cause un flux continuel du fluide du fond du vaisseau vers le haut,
& du haut au fond; c'est-à-dire que par-là le fluide de la surface, et celui qui est au fond du vase, changent de place; &
c'est pour cela que le fluide de la surface est plutôt chaud que celui du fond. M. Homberg dit dans les Mém. de l'académie,
que si on ôte du feu une chaudière bouillante, et qu'on applique la main dans l'instant sous la chaudière, on ne se brulera
pas; la raison qu'il en donne est que les particules ignées qui passent par la partie inférieure de la chaudière ne s'y
arrêtent pas, et vont gagner la surface de l'eau.