Manège

part. terme de Manège. Un cheval est desuni lorsqu'ayant commencé à galoper en avançant la jambe droite la première, il change de jambe et avance la gauche la première : il est desuni du derrière lorsqu'il avance la jambe droite de derrière au galop en même temps que la jambe droite de devant ; car à toutes les allures, excepté à l'amble, la jambe gauche de derrière doit marcher avec la jambe droite de devant, et ainsi des deux autres.

adj. terme de Manège. Un cheval est détraqué, lorsque le cavalier par négligence ou autrement, lui a gâté et corrompu ses allures. (V)

S. f. (Manège) terme imaginé par Salomon de la Broue, le premier écuyer français qui ait écrit sur la science du Manège. Il l'a employé pour exprimer le mouvement desordonné du cavalier qui, tenant une rêne dans chaque main, n'agit que par secousse avec l'une ou l'autre de ces rênes, lorsqu'il veut retenir son cheval, ou plus communément lorsqu'il entreprend de le tourner. On conçoit que la barre sur laquelle se transmet l'impression de cet effort dur et subit, ne peut en être que vivement endommagée. Ce mot, dont la signification est restreinte à ce seul sens, a vieilli, ainsi que beaucoup d'autres : il est rarement usité parmi nous. Ce n'est pas que la main de nos piqueurs, et même celle de nombre d'écuyers qui pratiquent de nos jours, soit plus perfectionnée et moins cruelle que celle des piqueurs et des maîtres qui étaient contemporains de la Broue ; mais nous nous servons indifféremment du terme de saccade, qu'il n'a néanmoins appliqué que dans le cas de la secousse des deux rênes ensemble, pour désigner toute action soudaine, brutale et non mesurée, capable d'égarer une bouche, ou tout au moins de falsifier l'appui ; soit qu'elle parte d'une main seule, soit qu'elle soit opérée par toutes les deux à la fais. Après ce détail, on trouvera peut-être singulier que plusieurs auteurs, et la Broue lui-même, aient conseillé de recourir aux ébrillades, comme à un châtiment très-propre à corriger le cheval dans une multitude d'occasions. (e)
S. m. (Manège) mouvement convulsif produit par l'irritation de la membrane pituitaire, soit en conséquence de l'acrimonie du mucus, soit ensuite de l'impression de certaines odeurs fortes, ou de certains médicaments que nous nommons errines.

Il ne peut et ne doit être véritablement comparé qu'à ce que nous appelons, relativement à l'homme, éternuement.

Aristote a recherché pourquoi de tous les animaux, celui qui éternue le plus souvent est l'homme. Probl. sect. Xe probl. 49. ibid. sect. xxxiij. probl. 11.

ECOUTÉE, adj. (Manège) épithète que nous employons en général pour désigner toute action soutenue, juste et cadencée, et dans laquelle tous les temps sont exactement égaux entr'eux, et parfaitement distincts et mesurés. Les mouvements de ce cheval sont écoutés et très-bien suivis, il exécute avec beaucoup de précision. Quelques auteurs ne paraissent cependant avoir fait usage de cet adjectif que pour distinguer le pas d'école du pas de campagne (voyez PAS) ; mais il s'applique également à toutes les allures et à tous les airs, la justesse et l'harmonie des mouvements de l'animal dépendant toujours de l'attention du cavalier à saisir et à écouter tous les temps des jambes du cheval qu'il travaille, et de celle de l'animal à écouter et à obéir promptement aux aides du cavalier qui l'exerce. Voyez MANEGE et TEMS. (e)