S. f. (Métaphysique) les Philosophes ont coutume d'appeler propriété d'une chose, ce qui n'est pas son essence, mais ce qui coule et est déduit de son essence. Tâchons à démêler exactement le sens de cette définition, pour y découvrir de nouveau une première vérité qui est souvent méconnue.
Ce qu'on marque dans la définition de la propriété, qu'elle est ce qui coule ou se déduit de l'essence, ne peut s'entendre de l'essence réelle et physique. Supposé, par exemple, ce qu'on dit d'ordinaire, que d'être capable d'admirer soit une propriété de l'homme, cette capacité d'admirer est aussi intime et nécessaire à l'homme dans sa constitution physique et réelle, que son essence même, qui est d'être animal raisonnable ; en sorte que réellement il n'est pas plutôt ni plus véritablement animal raisonnable, qu'il est capable d'admirer ; et autant que vous détruisez réellement de cette qualité capable d'admirer, autant à mesure détruisez-vous de celle-ci animal raisonnable : puisque réellement tout ce qui est animal raisonnable, est nécessairement capable d'admirer ; et tout ce qui est capable d'admirer, est nécessairement animal raisonnable.
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