Histoire moderne

S. m. (Histoire moderne) espèce de dard fait de bois ou de fer, dont les Hottentots se servent, et qu'ils lancent avec une adresse admirable, au point qu'ils ne manquent presque jamais leur but. Ils se servent de cette arme à la chasse et dans leurs guerres.
ou RANNA, s. m. (Histoire moderne) titre que l'on donne dans l'Indostan aux princes ou souverains du pays, qui descendent des anciens possesseurs de ces contrées avant que les Tartares en eussent fait la conquête ; cependant le mot sous lequel on désigne ces princes le plus ordinairement, est celui de Rajah. Voyez cet article.
ou RASBOUTES, s. m. (Histoire moderne) sorte de Baniants dans les Indes, qui suivent à-peu-près les mêmes sentiments que ceux de la secte de Samarath. Ils admettent la métempsycose ; mais en ce sens que les âmes des hommes passent dans des corps d'oiseaux, qui avertissent les amis des défunts du bien ou du mal qui leur doit arriver : aussi sont-ils grands observateurs du chant et du vol des oiseaux. Parmi eux à la mort du mari, les veuves se jettent dans le bucher où l'on brule le corps de leurs époux, à-moins qu'en contractant le mariage, il n'ait été stipulé qu'elles ne pourraient être forcées à cette cérémonie. Le nom de raspoutes, signifie homme courageux, parce qu'en général ceux de cette secte sont intrépides. Le grand-mogol s'en sert dans ses armées, et ce sont sans-doute les mêmes que M. de la Martinière nomme ragéputes, et qui composent les troupes des rajas ou petits rois indiens, vassaux et tributaires du grand-mogol. Les Raspoutes marient leurs enfants fort jeunes, comme tous les autres Baniants ; et passent pour n'être pas fort compatissants, excepté à l'égard des oiseaux qu'ils prennent soin de nourrir, et qu'ils craignent de tuer, parce qu'ils se flattent qu'on aura pour eux les mêmes égards lorsqu'après leur mort leurs âmes seront logées dans le corps de ces animaux. Olearius, tome II.
S. m. (Histoire moderne) c'est le titre que l'on donne au roi des îles Maldives. Ce prince est très-despotique ; cela n'est point surprenant, ce sont les prêtres qui sont les dépositaires de son autorité, et qui exercent l'autorité temporelle, ainsi que la spirituelle. Voyez NAYBES.
S. m. (Histoire moderne) nom de dignité qui a été en usage en Allemagne, comme ceux de landgrave, marggrave, burggrave, etc. on croit que comme ceux-ci sont tirés de l'autorité qu'un prince avait sur un pays, une marche ou frontière, une ville ou bourg, de même le titre de raugrave était dérivé de la nature du pays où commandait celui qui le portait. Ce mot en allemand raugraffen a été rendu par Reinesius en latin par comites asperi, à cause des pays rudes et sauvages que les raugraves habitaient entre la Meuse et la Moselle, leur principale résidence étant à Creutznach. On les trouve aussi nommés hirsuti comites, et dans des lettres écrites l'an 1308 au magistrat de Spire par Georges, seigneur de Gemersheim, il se nomme Georgius comes hirsutus ; dans la bulle d'or, les raugraves sont nommés parmi ceux qui accompagnaient l'électeur de Trèves. La réalité de ce titre est donc bien constatée ? Mais on ignore quand il a commencé, quelle autorité y était attachée, et dans la personne de qui il a fini. Il y a apparence que les biens de la famille qui le portait sont passés dans la maison palatine, parce que dans le XVIIe siècle Charles-Louis, électeur palatin, le fit revivre en faveur d'un de ses fils naturels, mais cette qualité ne subsiste plus aujourd'hui. Imhoff, Notitia.