Histoire moderne

S. m. (Histoire moderne) ce sont les prêtres ou chefs d'une secte établie parmi les negres des parties intérieures de l'Afrique, et que l'on nomme Belli. Cette secte se consacre à l'éducation de la jeunesse ; il faut que les jeunes gens aient passé par cette école pour pouvoir être admis aux emplois civils et aux dignités ecclésiastiques. Ce sont les rois qui sont les supérieurs de ces sortes de seminaires ; tout ce qu'on y apprend se borne à la danse, à la lutte, la pêche, la chasse, et surtout on y montre la manière de chanter une hymne en l'honneur du dieu Belli ; elle est remplie d'expressions obscènes, accompagnées de postures indécentes ; quand un jeune negre a acquis ces connaissances importantes, il a des privilèges considérables, et il peut aspirer à toutes les dignités de l'état. Les lieux où se tiennent ces écoles, sont dans le fond des bois ; il n'est point permis aux femmes d'en approcher, et les étudiants ne peuvent communiquer avec personne, si ce n'est avec leurs camarades, et les maîtres qui les enseignent ; pour les distinguer, on leur fait avec un fer chaud des cicatrices depuis l'oreille jusqu'à l'épaule. Lorsque le temps de cette singulière éducation est fini, chaque sagona remet son élève à ses parents, on célèbre des fêtes, pendant lesquelles on forme des danses qui ont été apprises dans l'école ; ceux qui s'en acquittent bien reçoivent les applaudissements du public, ceux au-contraire qui dansent mal sont hués surtout par les femmes.

S. m. (Histoire moderne) dixième mois des Georgiens ; il répond à notre mois d'Octobre.
adj. pl. (Histoire moderne) nom qu'on donne communément à un recueil de lois des anciens français, par une desquelles on prétend que les filles des rois de France sont exclues de la couronne.

Plusieurs auteurs ont écrit sur les lois saliques ; mais comme MM. de Vertot et de Foncemagne, de l'académie des Inscriptions, en ont traité d'une manière plus intéressante, nous tirerons de leurs mémoires sur ce sujet ce que nous en allons dire, d'autant plus qu'ils se réunissent à penser que ce n'est pas précisément en vertu de la loi salique que les filles de France sont exclues de la couronne.

S. m. (Histoire moderne) c'est le nom qu'on donne à des juges ou aux membres d'un tribunal supérieur, qui décide de toutes les affaires parmi les négres qui habitent le pays appelé Sierra Leona, en Afrique. Leur réception est des plus singulières. Le candidat est assis sur une sellette de bois, là le président lui frappe à plusieurs reprises le visage avec les intestins sanglans d'un bouc qui a été tué pour la cérémonie ; il lui en frotte ensuite tout le corps, après quoi il lui met un bonnet rouge sur la tête, en prononçant le mot saltatesqui ; il le revêt d'une longue robbe garnie de plumes, et la fête finit par immoler un bœuf et par des réjouissances. Les avocats qui plaident devant la cour des saltatesquis ont des cliquets dans leurs mains, et des clochettes aux jambes, qu'ils font sonner afin de réveiller l'attention des juges aux endroits de leurs plaidoyers qui demandent le plus d'attention.
S. m. (Histoire moderne) nom d'une secte de Benjans dans les Indes, qui croient que leur dieu qu'ils nomment Permiséer, gouverne le monde par trois lieutenans. Brama, c'est le premier, a le soin d'envoyer les âmes dans les corps que Permiséer lui désigne. Le second, nommé Buffina, enseigne aux hommes à vivre selon les commandements de Dieu, que ces benjans conservent écrits en quatre livres. Il a aussi le soin des vivres et de faire croitre le blé, les arbres, les plantes, mais après que Brama les a animés. Le troisième s'appelle Maïs ; son pouvoir s'étend sur les morts, dont il examine les actions passées pour envoyer leurs âmes dans d'autres corps, faire une pénitence plus ou moins rigoureuse, suivant les vertus qu'elles ont pratiquées, ou les crimes qu'elles ont commis dans leur première vie. Lorsque leur expiation est achevée, Maïs renvoie ces âmes ainsi purifiées à Permiséer qui les reçoit au nombre de ses serviteurs. Les femmes de cette secte persuadées que dans l'autre monde elles vivent sept fois autant, et ont sept fois plus de plaisir qu'elles n'en ont gouté ici bas, pourvu qu'elles meurent avec leurs maris, ne manquent pas à leurs funérailles de se jeter gaiment dans le bucher. Dès que les femmes sont accouchées, on met devant leur enfant une écritoire, du papier et des plumes, pour marquer que Buffina veut écrire dans l'entendement du nouveau né la loi de Permiséer. Si c'est un garçon, on y ajoute un arc et des flêches, comme un présage de sa valeur future, et de son bonheur à la guerre. Olearius, tom. II.