Histoire moderne

S. m. (Histoire moderne) en Turquie c'est l'eunuque noir à qui les enfants du grand-seigneur sont donnés en garde. Schat signifie maître ou gardien. Ricaut, de l'empire ottoman.
S. m. (Histoire moderne) c'est le nom que les Turcs donnent à leurs prélats dans la religion mahométane. Les scheiks se distinguent des autres musulmants par un turban verd. Le mufti est qualifié de scheik-ulismani, ce qui signifie prélat des élus. Il y a des scheiks à qui on donne le titre de scherif, c'est-à-dire de saint ; ce titre se donne surtout aux prélats des jamis ou grandes mosquées.

Les scheiks sont très-respectés du sultan-même ; ils prétendent être les successeurs légitimes de Mahomet. Les Turcs en reconnaissent sept races. Le chef réside à la Mecque ; sa dignité est héréditaire ; cependant il doit être confirmé par le sultan. Quand le scheik de la Mecque lui écrit, il lui donne le nom de vekilimuz, c'est-à-dire vicaire du prophète, et le sien dans l'empire du monde. Voyez Cantemir, Hist. ottomane.

S. m. (Histoire moderne) titre que les mahométants donnent à un prince arabe, qui est souverain de la Mecque, et sous la dépendance du sultan qui lui laisse une ombre d'autorité. Ce titre en arabe, signifie noble, élevé par sa naissance et sa dignité ; on le donne surtout aux descendants de Mahomet, par sa fille Fatime et son gendre Ali. Les schérifs s'appellent aussi émir et seid, c'est-à-dire prince et seigneur, ils portent un turban verd pour se distinguer ; il y a eu plusieurs dynasties de schérifs en Afrique ; la race des princes qui occupe le trône de Maroc et de Fez, porte le titre de schérif. Voyez d'Herbelot, bibliot. orient.
SCHIAITE, ou SCHIITE, s. m. (Histoire moderne) nom de la secte des mahométants de Perse, ennemis de celle des Sunnis, ou mahométants turcs. Les Schiais ont en exécration les premiers successeurs de Mahomet, savoir Abubeker, Omar et Osman, et tiennent qu'ils ont usurpé la succession du prophète, qui était dû. à Ali son neveu et son gendre, et en conséquence ils prétendent que la véritable succession de Mahomet comprend douze prophetes, dont Ali est le premier, et ils nomment le dernier Mouhemmet-el-Mohadi Sahetzaman. Ils croient que ce dernier iman ou pontife n'est pas mort, et qu'il reviendra au monde. C'est pourquoi ils laissent par testament des maisons bien garnies et des écuries pleines de chevaux pour son service, quand il paraitra pour soutenir sa religion. Il y a des rentes pour l'entretien de ces maisons et de ces chevaux. Les Schiais se contentent de pratiquer la lettre de la loi, c'est-à-dire les commandements contenus dans l'alcoran, au lieu que les Sunnis y ajoutent beaucoup de pratiques de surérogation, et qui ne sont que de simples conseils. D'Herbelot, Bibliotheq. orient.
S. m. (Histoire moderne) secte qui s'est élevée parmi les Musulmants ; ceux qui la professent disent qu'il ne faut faire aucune acception des orthodoxes aux hétérodoxes ; qu'il faut en user également bien avec tous, et qu'il n'appartient qu'à Dieu de scruter les reins et les esprits. Ainsi l'on voit que si la folie est de tout pays, la raison est aussi de tout pays. Voilà des hommes autant et plus entêtés de leur religion qu'aucun peuple de la terre, prêchant la tolérance à leurs semblables ; on les accuse, comme de raison, d'incrédulité, d'indifférence, et d'athéisme ; ils sont obligés de cacher de leur doctrine ; on les persécute ; et cela parce que les prêtres étant les mêmes par-tout, il faut que la tolérance soit détestée par - tout.