Zoologie

S. m. c'est, dit-on, un animal qui se trouve sur la côte méridionale de Bengale, qui a deux cornes, l'une sur le front, l'autre sur la nuque du cou ; qui est de la grosseur d'un poulain de deux ans, et qui a la queue d'un bœuf, mais un peu moins longue ; le crin et la tête d'un cheval, mais le crin plus épais et plus rude, et la tête plus plate et plus courte ; les pieds du cerf, fendus, mais plus gros. On ajoute que de ses deux cornes, celle du front est longue de trois ou quatre pieds, mince, de l'épaisseur de la jambe humaine vers la racine ; qu'elle est aiguë par la pointe, et droite dans la jeunesse de l'animal, mais qu'elle se recourbe en-devant ; et que celle de la nuque du cou est plus courte et plus plate. Les Nègres le tuent pour lui enlever ses cornes, qu'ils regardent comme un spécifique, non dans plusieurs maladies, ainsi qu'on lit dans quelques auteurs, mais en général contre les venins et les poisons. Il y aurait de la témérité sur une pareille description à douter que l'abada ne soit un animal réel ; reste à savoir s'il en est fait mention dans quelque Naturaliste moderne, instruit et fidèle, ou si par hasard tout ceci ne serait appuyé que sur le témoignage de quelque voyageur. Voyez Vallisneri, tom. III. pag. 367.
S. m. (Ordre encyclopédique, Entendement, Raison, Philosophie ou Science, Science de la nature, Zoologie, Animal) Qu'est-ce que l'animal ? Voilà ane de ces questions dont on est d'autant plus embarrassé, qu'on a plus de philosophie et plus de connaissance de l'histoire naturelle. Si l'on parcourt toutes les propriétés connues de l 'animal, on n'en trouvera aucune qui ne manque à quelque être auquel on est forcé de donner le nom d 'animal, ou qui n'appartienne à un autre auquel on ne peut accorder ce nom. D'ailleurs, s'il est vrai, comme on n'en peut guère douter, que l'univers est une seule et unique machine, où tout est lié, et où les êtres s'élèvent au-dessus ou s'abaissent au-dessous les uns des autres, par des degrés imperceptibles, en sorte qu'il n'y ait aucun vide dans la chaîne, et que le ruban coloré du célèbre Père Castel, Jésuite, où de nuance en nuance on passe du blanc au noir sans s'en apercevoir, soit une image véritable des progrès de la nature ; il nous sera bien difficîle de fixer les deux limites entre lesquelles l 'animalité, s'il est permis de s'exprimer ainsi, commence et finit. Une définition de l 'animal sera trop générale, ou ne sera pas assez étendue, embrassera des êtres qu'il faudrait peut-être exclure, et en exclura d'autres qu'elle devrait embrasser. Plus on examine la nature, plus on se convainc que pour s'exprimer exactement, il faudrait presqu'autant de dénominations différentes qu'il y a d'individus, et que c'est le besoin seul qui a inventé les noms généraux ; puisque ces noms généraux sont plus ou moins étendus, ont du sens, ou sont vides de sens, selon qu'on fait plus ou moins de progrès dans l'étude de la nature. Cependant qu'est-ce que l 'animal ? C'est, dit M. de Buffon, Histoire naturelle gen. et part. la matière vivante et organisée qui sent, agit, se meut, se nourrit et se reproduit. Conséquemment, le végétal est la matière vivante et organisée, qui se nourrit et se reproduit ; mais qui ne sent, n'agit, ni ne se meut. Et le minéral, la matière morte et brute qui ne sent, n'agit, ni ne se meut, ne se nourrit, ni ne se reproduit. D'où il s'ensuit encore que le sentiment est le principal degré différentiel de l 'animal. Mais est-il bien constant qu'il n'y a point d'animaux, sans ce que nous appelons le sentiment ; ou plutôt, si nous en croyons les Cartésiens, y a-t-il d'autres animaux que nous qui aient du sentiment. Les bêtes, disent-ils, en donnent les signes, mais l'homme seul a la chose. D'ailleurs, l'homme lui-même ne perd-il pas quelquefois le sentiment, sans cesser de vivre ou d'être un animal ? Alors le pouls bat, la circulation du sang s'exécute, toutes les fonctions animales se font ; mais l'homme ne sent ni lui-même, ni les autres êtres : qu'est-ce alors que l'homme ? Si dans cet état, il est toujours un animal ; qui nous a dit qu'il n'y en a pas de cette espèce sur le passage du végétal le plus parfait, à l'animal le plus stupide ? Qui nous a dit que ce passage n'était pas rempli d'êtres plus ou moins léthargiques, plus ou moins profondément assoupis ; en sorte que la seule différence qu'il y aurait entre cette classe et la classe des autres animaux, tels que nous, est qu'ils dorment et que nous veillons ; que nous sommes des animaux qui sentent, et qu'ils sont des animaux qui ne sentent pas. Qu'est-ce donc que l 'animal ?

S. f. (Histoire naturelle, Zoologie) aphya, apua, petits poissons de mer que les anciens ont ainsi nommés, parce qu'on croyait qu'ils n'étaient pas engendrés comme les autres poissons, mais qu'ils étaient produits par une terre limoneuse. Rondelet distingue plusieurs sortes d'aphyes.

L'aphya vraie, , ainsi nommée parce qu'on a prétendu qu'elle naissait de l'écume de la mer, ou parce qu'elle est blanche : on la nomme nonnata sur la côte de Gènes. Ces poissons n'ont pas la longueur du petit doigt ; la plupart sont blancs ; il y en a de rougeâtres ; ils ont les yeux noirs ; ils se trouvent dans l'écume de la mer, et ils se rassemblent en très-grande quantité, et s'entrelacent si bien les uns avec les autres, qu'il est difficîle de les séparer.

asper, (Histoire naturelle, Zoologie) poisson de rivière assez ressemblant au goujon ; cependant sa tête est plus large ; elle est terminée en pointe : sa bouche est de moyenne grandeur ; les mâchoires au lieu d'être garnies de dents, sont raboteuses ; il a des trous devant les yeux. Ce poisson est de couleur rousse, et marqué de larges taches noires qui traversent le ventre et le dos obliquement : il a deux nageoires auprès des ouies et sous le ventre, deux autres sur le dos assez éloignées l'une de l'autre. On le trouve dans le Rhône, surtout entre Lyon et Vienne : on a cru qu'il vivait d'or, parce qu'il avale avec le gravier les paillettes d'or qui s'y rencontrent ; sa chair est plus dure que celle du goujon. Rondelet. Voyez POISSON. (I)
S. f. (Histoire naturelle, Zoologie) genre d'insecte dont il y a plusieurs espèces fort différentes les unes des autres : on reconnait aisément dans le corps d'une araignée la tête, la poitrine, le ventre et les pattes ; la tête et la poitrine composent la partie antérieure du corps ; les pattes sont attachées à la poitrine ; et le ventre, qui est la partie postérieure, y tient par un étranglement ou par un anneau fort petit : la tête et la poitrine sont couvertes d'une croute dure et écailleuse dans la plupart des araignées, et le ventre est toujours enveloppé d'une peau souple ; les pattes sont dures comme la partie antérieure du corps ; le corps est couvert de poils. Toutes les espèces d'araignée ont plusieurs yeux bien marqués, qui sont tous sans paupière, et couverts d'une croute dure, polie et transparente. Voyez INSECTE. Dans les différentes espèces d'araignées, ces yeux varient pour la grosseur, le nombre et la situation ; elles ont sur le front une espèce de serre ou de tenaille, composée de deux branches un peu plattes, couvertes d'une croute dure, garnies de pointes sur les bords intérieurs ; les branches sont mobiles sur le front, mais elles ne peuvent pas s'approcher au point de faire toucher les deux extrémités l'une contre l'autre ; le petit intervalle qui reste peut être fermé par deux ongles crochus et fort durs, qui sont articulés aux extrémités des branches de la serre : c'est au moyen de cette serre que les araignées saisissent leur proie, qui se trouve alors fort près de la bouche qui est derrière cette serre. Elles ont toutes huit jambes, articulées comme celles des écrevisses. Voyez ECREVISSES. Il y a au bout de chaque jambe deux ongles crochus, mobiles, et garnis de dents comme une scie : il y a un troisième ongle crochu, plus petit que les deux premiers, et posé à leur origine ; celui-ci n'est pas garni de dents. On trouve entre les deux grands ongles un paquet que l'on peut comparer à une éponge, qui contient une liqueur visqueuse ; cette sorte de glu retient les araignées contre les corps polis sur lesquels les crochets des pattes n'ont point de prise : cette liqueur tarit avec l'âge. On a observé que les vieilles araignées ne peuvent pas monter contre les corps polis. Outre les huit jambes dont on vient de parler, il y a de plus auprès de la tête deux autres jambes, ou plutôt deux bras ; car elles ne s'en servent pas pour marcher, mais seulement pour manier la proie qu'elles tiennent dans leurs serres.