Chimie

adj. (Chimie) decompositum, terme employé par Becher et par Stahl, pour designer les corps formés par l'union chimique de deux ou de plusieurs composés. Voyez MIXTION. Nous nous servons plus communément dans le même sens du mot de surcomposé. (b)
S. f. (Chimie) on entend par ce mot l'espèce d'explosion successive ou par coups secs et souvent repétés, de certains sels exposés au feu. Jusqu'ici on ne connait communément que deux sels qui aient cette propriété ; savoir le sel marin et le tartre vitriolé.

Dans la décrépitation ces sels perdent l'eau de leur crystallisation, et la symétrie de leurs cristaux se dérange totalement.

L'opération par laquelle on fait décrépiter un sel, s'appelle aussi décrépitation dans les laboratoires ; et le sel privé de l'eau de sa crystallisation, et réduit en poudre ou en petits éclats, s'appelle sel décrépité.

S. m. pl. (Chimie) Les Chimistes ont donné le nom de demi-métaux à certaines substances qui se trouvent dans les entrailles de la terre, minéralisées à la façon des métaux, qui comme ces derniers étant séparées des matières étrangères avec lesquelles elle étaient minéralisées, ont un éclat, une pesanteur, un aspect qui fait qu'on les prendra toujours pour des substances métalliques. C'est cette dernière qualité que les Chimistes expriment très-bien par ces mots latins, facies metallica. Lorsqu'on les expose au feu, elles entrent en fonte à la façon des métaux ; elles prennent le fluor métallique, pour parler le langage de l'art. Mais les demi-métaux diffèrent des vrais métaux en plusieurs points : 1°. ils sont bien moins fixes au feu, et même ils sont presque tous susceptibles d'une volatilisation totale : 2°. ils perdent leur phlogistique beaucoup plus vite et à un feu bien moindre que celui qu'il faut pour calciner les métaux ; excepté cependant le plomb et l'étain, qui se calcinent aussi très-aisément : 3°. et c'est ici la différence essentielle, les métaux sont ductiles et malléables, au lieu que les demi-métaux ne le sont point du tout ; au contraire, ces derniers sont aigres et cassants, et se réduisent en poudre avec assez de facilité sous le marteau ou le pilon, à l'exception du zinc qui souffre plusieurs coups de marteau sans se rompre, et que l'on peut même couper avec le ciseau.

(Chimie) signifie séparer d'un liquide composé, et qui contient de l'eau, que les Chimistes appellent aussi phlegme, voyez PHLEGME, une partie de cette eau. Ce terme est synonyme à celui de concentrer. Voyez CONCENTRER.

Le vin, le vinaigre, les acides, les esprits alkalis volatils, les dissolutions des sels neutres sont les sujets ordinaires de la déphlegmation ou de la concentration.

(Chimie) les Chimistes entendent par ce mot l'appareil de la distillation qu'ils appellent per descensum. Ils ont fait de ce mot un substantif : dresser un descensum, disent-ils, etc. Voyez DISTILLATION.