Pharmacie

S. f. pl. (Pharmacie, Chimie) On appelle en Chimie et en Pharmacie feces ; le sédiment qui se forme sous une liqueur qui a fermenté comme le vin, la bière, le cidre, etc. c'est ce que tout le monde connait sous le nom de lie. Voyez LIE DE VIN. Ce nom se donne aussi aux matières non dissoutes qui troublent les infusions, les décoctions, et qui se précipitent ou s'affaissent par le repos, ou qu'on sépare du liquide par la voie de la filtration ou de la clarification avec le blanc-d'œuf. Voyez FILTRATION, CLARIFICATION.

S. f. (Pharmacie) On appelle fécule, une poudre blanche assez semblable à l'amydon, qui se separe du suc exprimé de certaines racines, et se précipite à la manière des feces.

Les racines dont on tire communément les fécules, sont la bryone, l'iris nostras, et le pié-de-veau. Voyez ces différents articles.

On attribuait autrefois à ces fécules les vertus médicinales des racines dont on les retirait. Zwelfer a le premier combattu cette erreur : il dit dans ses notes sur la pharmacopée d'Augsbourg, que les fécules ne sont rien autre chose que des poudres subtiles farineuses, privées du suc végétal, qui n'ont conséquemment aucune efficacité, aucune vertu. Dans son appendix ad animadversiones, il appelle les fécules un médicament inutîle et épuisé, inutîle et effetum medicamenti genus. Qui pourra croire, ajoute-t-il, qu'une racine que l'on a épuisée de son suc par l'expression, ait encore les vertus qu'elle avait auparavant ? or les fécules sont dans ce cas ; elles ne diffèrent point du reste de la racine que l'on rejette comme inutile, et conséquemment on doit les bannir de l'usage médicinal.

S. f. (Pharmacie), c'est une espèce de potage, dont la base est du froment qu'on fait bouillir avec du lait et du sucre. On y ajoute quelquefois des épices. Pline rapporte que dans son temps on y mêlait de la craie. Galien en parle comme d'une espèce de blé ou de bouillie fort nourrissante. Il dit qu'on la faisait bouillir avec de l'eau, du vin, et de l'huile.

Les Latins l'appelaient alica, que Festus dérive ab alendo, à cause qu'elle est fort nourrissante. Il est à observer qu'on en faisait avec toute sorte de blé.

S. m. (Pharmacie) suc épais et visqueux, tiré à force de bouillir des parties cartilagineuses des animaux : on l'appelle communément gelée. Voyez GELEE.
& plus communément HÉDYCROI, (Pharmacie) trochisques. Prenez marum, marjolaine, racine de cabaret, de chacun deux gros ; bois d'aloès, de schaenante, roseau aromatique, grande valériane, bois de baume de Judée, ou xylo-balsamum, vrai baume de Judée, canelle, costus arabique, de chacun trois gros ; myrrhe, feuille indienne, safran spicanard, cassia-lignea de chacun six gros ; amome en grappe, douze gros ; mastic un gros : mettez toutes ces drogues en poudre, incorporez-les avec suffisante quantité de vin d'Espagne, pour en faire des trochisques selon l'art.