Histoire moderne

S. m. (Histoire moderne) Ce nom, qui est purement italien, se donne à ceux qu'on a faits eunuques dans leur enfance, pour leur procurer une voix plus nette et plus aigue. Les castrati chantent dans les concerts la même partie que les femmes, ou dessus. Voyez DESSUS, CHANTEUR. A l'égard de la cause physique pour laquelle les castrati ont la voix grêle et aiguë, il ne parait pas plus facîle de la trouver, que d'expliquer pourquoi ils n'ont point de barbe ; mais le fait est certain, et cela suffit. (O)
ou CATACUMBE, s. f. (Histoire moderne) signifie des lieux ou des cavités souterraines, pratiquées pour servir à la sépulture des morts.

Quelques-uns dérivent ce mot de l'endroit où on gardait les vaisseaux, et que les Grecs et les Latins modernes ont appelé combe : d'autres disent qu'on s'est servi autrefois de cata pour ad, de sorte que catatumbas signifiait ad tumbas. Dadin assure en conséquence qu'on a écrit anciennement catatumbas ; d'autres tirent ce mot du grec et de , creux, cavité, ou autre chose semblable.

S. f. (Histoire moderne) fête que les peuples du Pérou célebraient avec grande solennité au mois de Décembre, qu'ils appellent bayme, et qui est le commencement de leur année. Cette fête est consacrée aux trois statues du soleil, nommées apointi, churiunti, et intiaquacqui ; c'est-à-dire au soleil père, au soleil fils, et au soleil frère. Linchostan, Histoire des Indes occid. (G)
S. m. (Histoire moderne) c'est le nom qu'on donne aux voituriers dans les états du grand-seigneur. Ils ont cela de singulier, qu'au lieu qu'en France, et presque par-tout ailleurs, ce sont les marchands ou voyageurs qui donnent des arrhes à ceux qui doivent conduire eux, leurs hardes et marchandises, les voituriers turcs en donnent au contraire aux marchands et autres, comme pour leur répondre qu'ils feront leurs voitures, ou qu'ils ne partiront point sans eux. Dict. de Comm. tom. II. p. 131. (G)
(L'ORDRE DE STE.), Histoire modern. c'est un ordre de Russie, qui ne se donne qu'à des dames de la première qualité de la cour ; il fut fondé en 1714 par la czarine Catherine, épouse de Pierre le grand, en mémoire du bonheur signalé qu'eut ce prince d'échapper aux Turcs en 1711, sur les bords du Pruth. Cette princesse, pleine de tendresse pour son époux, eut le courage de le suivre dans cette expédition, où toute l'armée russienne se trouva dans un péril imminent ; dans une conjoncture si fâcheuse, la czarine prit le parti d'envoyer un courier au grand-vizir qui commandait l'armée ottomane, lui promettant une somme très-considérable s'il voulait entrer en négociation avec le czar ; le vizir y consentit : en conséquence il envoya des députés dans le camp des Russes, leur recommandant surtout de ne pas manquer de voir la czarine, parce qu'il ne pouvait se persuader qu'une femme eut eu assez de courage et de tendresse conjugale, pour s'exposer à un danger aussi grand. Ce fut afin de conserver le souvenir d'un événement si remarquable, que le czar voulut que cette princesse fondât un ordre qui portât son nom, et dont elle fût grande maîtresse. Les marques de cet ordre sont une croix rouge, tenue par une figure de sainte Catherine ; on la porte attachée à un cordon ponceau, bordé des deux côtés d'un petit liseré d'argent, sur lequel on voit le nom de sainte Catherine et la devise PRO FIDE ET PATRIA.