Histoire moderne

(Histoire moderne) on désigne sous ce nom en Pologne l'assemblée des sénateurs du royaume, dans laquelle, au défaut de la diete, on délibère sur les affaires de l'état.
(Histoire moderne) en France officiers qui avaient autrefois une très-grande autorité, puisqu'elle s'étendait sur les lois, les armes et les finances. Les ducs s'étant emparés du pouvoir d'administrer la justice, et ne voulant pas exercer en personne, établirent des officiers pour la rendre en leur nom et sous leur autorité : ils les appelaient baillifs en certains lieux, et en d'autres sénéchaux. Mais lorsque les rois de la troisième race commencèrent à réunir à la couronne les villes qui en avaient été démembrées, particulièrement du temps de Hugues Capet, ils attribuèrent aux juges ordinaires, c'est-à-dire aux baillifs et aux sénéchaux la connaissance des cas royaux et des causes d'appel du territoire des comtes. Sous la seconde race, c'étaient des commissaires ou missi dominici, que les vieux historiens appellent messagers, qui jugeaient ces causes d'appel dévolues au roi. Ainsi ces baillifs et sénéchaux, sous la troisième race, furent revêtus non-seulement du pouvoir des commissaires royaux ou missi dominici, mais ils succédèrent en quelque sorte à toute l'autorité des ducs et des comtes, en sorte qu'ils avaient l'administration de la justice, des armes et des finances. Ils jugeaient en dernier ressort, ce qui a duré jusqu'au temps où le parlement fut rendu sédentaire sous Philippe le Bel. Avant cela, on ne remarque aucun arrêt rendu sur des appelations des jugements prononcés par les baillifs ou sénéchaux : mais toutes les charges étant devenues perpétuelles par l'ordonnance de Louis XI. les baillifs et sénéchaux non-contens de n'être plus révocables, tâchèrent encore de devenir héréditaires. C'est pourquoi les rois appréhendant qu'ils n'usurpassent l'autorité souveraine, comme avaient fait les ducs et les comtes, leur ôtèrent d'abord le maniement des finances, et ensuite le commandement des armes en établissant des gouverneurs. On leur laissa seulement la conduite de l'arriere-ban, pour marque de leur ancien pouvoir. Il ne leur reste que la simple séance à l'audience, et l'honneur que les sentences et contrats sont intitulés en leur nom. Lorsque le sénéchal est présent, son lieutenant prononce, monsieur dit, et lorsqu'il est absent, nous disons. La plupart des sénéchaussées ont été réunies successivement à la couronne. Les premiers rois de la troisième race n'avaient même conservé sous ce titre que Paris, la Beauce, la Sologne, la Picardie, et une partie de la Bourgogne. Le sénéchal de Bourdeaux est grand-sénéchal de Guyenne. La Provence est divisée en neuf sénéchaussées sous un grand-sénéchal. Il y a un sénéchal particulier dans chaque sénéchaussée. François de Roye, in tract. de missi dominici ; Piganiol de la Force, nouv. descrip. de la France ; supplém. de Moréri, tome II.
SIPAYES, ou SEPOYS, (Histoire moderne) on désigne sous ce nom, dans l'Indostan, des soldats indiens, qui sont entretenus et disciplinés à la manière des troupes européennes. Les sépayes font usage des armes à feu, et sont d'assez bons soldats, lorsqu'ils sont commandés par des européens.
S. m. pl. (Histoire moderne) secte de mahométants, dont le nom vient de séphar, qui signifie, qualité, attribut, forme. Ils admettent en Dieu des attributs de bonté, de puissance, d'éternité, etc. Ils craient même que Dieu a une figure visible comme l'homme, et disent que cette figure est composée de parties corporelles et spirituelles, et que les organes de son corps ne sont point sujets à la corruption, ni à aucune altération. Ce système parait copié d'après celui des anciens antropomorphites ; ceux d'entre les mahométants qui leur sont le plus opposés, se nomment moatazalites. Voyez MOATAZALITES. Ricaut, de l'emp. ottom.
ou SERASKIER, s. m. (Histoire moderne) c'est le nom que les Turcs donnent à leurs généraux, ou à ceux qui commandent en chef leur armée ; ils leur donnent aussi le nom de bachbog, chef ou général. On choisit le séraskier parmi les bachas à deux ou trois queues ; mais si le séraskier n'a que l'honneur des deux queues, on ne souffre point de bacha à trois queues dans son armée, parce que ce serait à lui que le commandement appartiendrait. Un séraskier n'est tenu que de communiquer ses plans aux autres officiers généraux, mais il n'est point obligé de suivre leur avis, et son pouvoir est arbitraire ; il cesse aussitôt que la campagne est finie. Le bacha de Silistrie porte toujours le titre de séraskier, parce qu'il est obligé de veiller à la sûreté des frontières, du côté de la Pologne. Voyez Cantemir, hist. ottom.