Minéralogie

S. m. (Histoire naturelle, Chimie et Minéralogie) selenites, sal seleniticum. Par sélénite ou sel séléniteux l'on désigne des substances fort différentes. Les minéralogistes allemands appliquent ce nom à une espèce de gypse ou de pierre à plâtre, composée de lames ou de feuillets transparents, telle que celle qui est connue sous le nom de pierre spéculaire ou de miroir des ânes, dont il se trouve une grande quantité à Montmartre. Quelques auteurs donnent le nom de sélénite au spath rhomboïdal, et composé de lames. D'autres ont donné ce même nom au crystal d'Islande, qui est rhomboïdal. Enfin, il y a des naturalistes qui se sont servis du mot sélénite pour désigner le talc.

S. m. (Minéralogie) est ce que les mineurs, particulièrement dans les mines d'étain, appellent la terre-glaise : ils entendent par-là une surface imaginaire de la terre, que la secousse des eaux du déluge n'a jamais pu ébranler : ils prétendent que toutes ses veines de plomb et autres minéraux étaient parallèles à cette couche de terre ; que cependant depuis le déluge les unes se sont élevées et les autres renfoncées.

S. m. (Histoire naturelle, Minéralogie) ce mot qui est latin, a été adopté par les naturalistes français, pour désigner en général le caillou ou la pierre à fusil, et particulièrement la pierre à fusil noire, qui se trouve par masses informes et détachées dans les couches de la craie. On a déjà parlé de plusieurs propriétés de cette pierre à l'article CAILLOU ; l'on y a rapporté différents sentiments sur son origine et sa formation ; cependant on a cru faire plaisir au lecteur en lui mettant ici sous les yeux des observations plus récentes qui ont été faites sur le silex ; elles contribueront à jeter du jour sur la nature de cette pierre importante, dont la terre sert de base à l'agate, au jaspe, au quartz et aux pierres précieuses. Voyez ces différents articles.

S. f. (Histoire naturelle, Minéralogie) c'est ainsi qu'on nomme, dans l'île de la Guadeloupe, une montagne fort élevée, qui a la forme d'un cône tronqué, et qui s'élève au-dessus de toutes les autres montagnes de cette ile. Elle est à environ trois lieues des côtes de la mer, et occupe le milieu de la partie méridionale de l'ile. Cette montagne a été autrefois un volcan ; et suivant la description qui en a été donnée par différents voyageurs, et en dernier lieu par M. Peyssonel médecin, il n'y a pas lieu de douter qu'elle ne soit encore embrasée dans son intérieur. Le nom de soufrière lui vient de la grande quantité de soufre que l'on y trouve ; il se sublime naturellement par la chaleur souterraine, et se trouve en si grande abondance, que cet endroit parait inépuisable.

SPAAT, ou SPAR, s. m. (Histoire naturelle, Minéralogie) spatum, marmor metallicum ; le mot spath a été introduit par les minéralogistes allemands et a été adopté par les Français. Les Anglais disent sparr. On désigne sous ce nom une pierre calcaire assez pesante, composée de lames ou de feuillets qui ne peuvent se plier, et qui sont tantôt plus tantôt moins sensibles à l'oeil ; elle se dissout avec effervescence dans les acides ; elle se brise et pétille dans le feu, ses lames y perdent leur liaison, et enfin elle s'y change en une vraie chaux ; en un mot, le spath a toutes les propriétés des pierres calcaires. Voyez l'article CALCAIRES.