Minéralogie

ou PIERRE A PLATRE, gypsum, (Histoire naturelle, Minéralogie) on appelle gypses ou pierres gypseuses, toutes les pierres que l'action du feu change en plâtre : ainsi le gypse ou la pierre à plâtre sont la même chose, et le plâtre est le produit que donne le gypse lorsqu'il a été calciné. Voyez PLATRE.

Les gypses sont des pierres très-tendres ; leur tissu est ordinairement si peu serré, qu'on peut les égratigner avec l'ongle, les pulvériser, ou les écraser entre les doigts : ils ne donnent point d'étincelles lorsqu'on les frappe avec de l'acier ; ils ne sont point solubles dans les acides, quoique quelques auteurs prétendent qu'ils s'y dissolvent.

ou HALINATRON, (Histoire naturelle, Minéralogie) quelques naturalistes nomment ainsi un sel alkali fixe qui se trouve dans les anciennes murailles et voutes à la surface desquelles on le voit paraitre sous la forme d'une poudre, et sans prendre de figure régulière ou crystallisée ; il effleurit aussi en quelques endroits à la surface de la terre. Voyez la Minéralogie de Wallerius, tome I. p. 325.

S. m. (Histoire naturelle, Minéralogie) nom donné dans les Indes orientales à une espèce de réalgar, ou d'arsenic rouge, dont on fait usage dans la Peinture et la Médecine. On dit qu'il se trouve dans le voisinage des mines de cuivre ; on le calcine à plusieurs reprises pour l'usage intérieur, qui ne peut cependant qu'être fort dangereux. Dans la Peinture il donne un beau jaune orangé.
S. m. (Histoire naturelle, Minéralogie) espèce de pierre ainsi nommée par les mineurs d'Allemagne. Voyez CORNE (pierre de).
S. f. (Histoire naturelle, Minéralogie) On nomme ainsi une croute ou enveloppe de pierre qui se forme peu à peu autour des corps qui ont séjourné pendant quelque temps dans de certaines eaux. L'incrustation ne doit pas être confondue avec la pétrification ; cependant elle peut contribuer beaucoup à nous faire connaître la manière dont elle s'opere. Les incrustations varient avec la nature de la terre qui a été dissoute, ou du moins divisée par les eaux ; mais les incrustations les plus ordinaires sont calcaires, parce qu'il n'y a point de terre qui soit plus disposée à être mise en dissolution que la terre calcaire. Il y a aussi des incrustations ochracées ou couleur d'ochre, parce que la terre dont les eaux étaient chargées était mêlée de parties ferrugineuses qui se sont déposées avec elle sur les corps qui séjournent dans ces eaux, et ont formé peu-à-peu une croute ou enveloppe autour d'eux : de cette dernière espèce sont les incrustations fameuses qui se font dans les eaux thermales des bains de Carlsbade en Bohème ; elles se forment très-promtement, et prennent assez exactement la figure des plantes, des bois et des autres corps qu'on y laisse tremper ; elles sont d'un beau rouge pourpre ou foncé. Les eaux d'Arcueil, près de Paris, ont aussi la propriété de former très-promtement une croute autour des corps qu'on y laisse séjourner, et elles bouchent au bout d'un certain temps les tuyaux de plomb par où elles passent.