Minéralogie

S. m. (Minéralogie) les Espagnols disent lavandero ; c'est le nom qu'ils donnent à l'endroit d'où l'on tire de l'or des terres par le lavage, soit au Chili, soit au Pérou. Selon M. Frezier, on creuse au fond du lavoir plusieurs coulées dans les lieux où l'on juge par de certaines marques connues des gens du métier, qu'il peut y avoir de l'or ; car il ne parait point à l'oeil dans les terres où il se trouve. Pour faciliter l'excavation, on y fait passer un ruisseau, et pendant qu'il coule, on remue la terre que le courant détrempe et entraîne aisément : enfin, quand on est parvenu au banc de terre aurifère, on détourne le ruisseau pour creuser cette terre à force de bras. On la porte ensuite sur des mulets dans un bassin façonné comme un soufflet de forge. On fait couler rapidement dans ce bassin un nouveau ruisseau pour délayer cette terre qu'on y a apportée, et pour en détacher l'or, que sa pesanteur précipite au fond du bassin parmi le sable noir : on l'en sépare ensuite selon les règles de l'art.

S. m. (Histoire naturelle, Minéralogie) espèce de pierre bleue qui se trouve dans les Indes orientales, surtout dans les endroits où il y a des mines de charbon de terre. Les Chinois s'en servent pour donner la couleur bleue à leur porcelaine ; ils commencent par laver cette pierre, afin de la dégager de toute partie terrestre et impure ; ils la calcinent dans des fourneaux pendant deux ou trois heures, après quoi ils l'écrasent dans des mortiers de porcelaine, et versent de l'eau par-dessus, qu'ils triturent avec la pierre ; ils décantent l'eau qui s'est chargée de la partie la plus déliée, et continuent ainsi à triturer et à décanter jusqu'à ce que toute la couleur soit enlevée : après cette préparation ils s'en servent pour peindre en bleu leur porcelaine.

S. f. (Histoire naturelle, Minéralogie) On nomme ainsi la partie de l'Histoire naturelle du règne mineral qui a pour objet l'examen des différentes espèces de pierres, de leurs propriétés, et des caractères qui les distinguent. Voyez PIERRES.
(Histoire naturelle, Minéralogie) nom donné par les anciens à une pierre noire, fort dure, dont ils se servaient pour s'assurer de la pureté de l'or ; son nom lui avait été donné parce que cette pierre se trouvait dans la rivière de Tmolus en Lydie. On nommait aussi cette pierre lapis heraclius, et souvent les auteurs se sont servis de ces deux dénominations pour désigner l'aimant, aussi-bien que la pierre de touche ; ce qui a produit beaucoup d'obscurité et de confusion dans quelques passages des anciens. Au reste il pourrait se faire que les anciens eussent fait usage de l'aimant pour essayer l'or, dumoins, est-il constant que toutes les pierres noires, pourvu qu'elles aient assez de consistance, et de dureté, peuvent servir de pierre de touche. Voyez TOUCHE, pierre de. (-)
S. f. (Histoire naturelle, Minéralogie) nom d'une pierre ou substance minérale que l'on trouve en Bretagne à trois lieues de Rennes ; sa forme est celle d'un prisme quadrangulaire, renfermé dans une ardoise ou pierre feuilletée d'un gris bleuâtre, qui en est pour ainsi dire entièrement lardée en tout sens. Il y en a de plusieurs espèces ; celles qui viennent du canton de la Bretagne, qu'on appelle les salles de Rohan, sont des prismes quadrangulaires plus ou moins longs, mais exactement carrés dans toute leur longueur, qui est quelquefois de deux pouces à deux pouces et demi, sur environ un quart de pouce de diamètre. Ces prismes ont des surfaces unies, et entièrement couvertes d'une substance luisante, semblable au talc ou au mica. Sur leur extrémité, c'est-à-dire sur la tranche, ces prismes présentent la figure d'une croix enfermée dans un carré ou losange. Cette croix qui a la figure d'un X ou d'une croix de saint André, est formée par deux petites lignes bleuâtres ou noirâtres, qui partant de chaque angle de la pierre, se coupent à son centre ; et forment un noyau bleuâtre plus ou moins large, qui conserve toujours une forme carrée ou de losange dans toute la longueur du prisme. Ces pierres se rompent et se partagent aisément en travers, et elles paraissent composées d'une matière d'un blanc jaunâtre, striée, dont les stries sont parallèles et vont se diriger vers le centre du prisme, qui est du même tissu que l'ardoise qui leur sert d'enveloppe. Le centre de quelques-unes de ces macles ou prismes est quelquefois rempli d'ochre, ou d'une matière ferrugineuse, qui semble avoir rempli leur intérieur, lorsque l'ardoise qui leur sert d'enveloppe est venu les couvrir. On trouve souvent dans ces ardoises deux ou même trois de ces macles, et plus, qui s'unissent, se croisent et se confondent ensemble. M. le président de Robien, qui a le premier donné une description exacte de ces pierres, les regarde comme une espèce de crystallisation pyriteuse, formée par la combinaison du sel marin avec du soufre, du fer et du vitriol ; ces conjectures ne paraissent point assez constatées, cependant ces substances singulières mériteraient bien d'être examinées et analysées.